Prise de position de Maria Jepsen, première femme-évêque luthérienne
Allemagne: la structure catholique ralentit le dialogue pour l’unité
Hambourg, 2août(APIC) Maria Jepsen, la première femme-évêque de l’Eglise
évangélique-luthérienne, ordonnée en 1992 pour le diocèse de Hambourg,
estime que les chrétiens ne trouveront pas l’unité tant que dans l’Eglise
catholique tout se décide «à partir de la hiérarchie». Tant que cette tendance est maintenue, par exemple en ce que concerne le célibat ou la place
de la femme dans l’Eglise, on ne peut compter sur une grande communion des
Eglises, a-t-elle déclaré lundi à Hambourg, au correspondant de l’APIC.
«Une diversité réconciliée» est la forme souhaitable de l’unité des
Eglises, affirme la première femme-évêque de l’Eglise évangélique-luthérienne, qui se dit de tendance «typiquement oecuménique». Elle dit ne pas
pouvoir s’imaginer la collaboration dans une Eglise sous la direction du
pape, tout en précisant que «cela ne dépend pas de la personne du pape,
mais de toute la structure hiérarchique de l’Eglise catholique». En tant
que femme dans un ordre majeur, elle se sent pleinement respectée par les
évêques, y compris pour les cérémonies religieuses. Pour elle, voir que les
chrétiens ne peuvent célébrer ensemble l’eucharistie, reste une souffrance.
Maria Jepsen ne pense pas que le dialogue et le mouvement oecuménique se
soient bloqués, mais ils sont devenus «très lents» et se tiennent à un autre niveau que prévu. Dans les paroisses il se passe beaucoup plus de choses que «nous commencons à rattraper un peu» aux niveaux supérieurs.
Le dialogue évangélique-catholique lui paraissant «trop étroit», Maria
Jepsen ne veut pas être candidate au poste de délégué de l’Eglise évangélique-luthérienne unie auprès des catholiques. Une femme à ce poste pourrait
être une provocation pour l’Eglise catholique. Le plus urgent serait la
collaboration des Eglises dans la tâche missionnaire, y compris l’action
commune dans le domaine social de la diaconie ou le travail de Caritas. Les
Eglises ont non seulement une très grande responsabilité commune dans leurs
propres paroisses, mais aussi face au tiers monde et à l’Europe de l’Est.
De même, elles devraient agir ensemble contre les sectes, si «nous ne voulons pas nous laisser submerger bientôt par elles», a déclaré Maria Jepsen.
(apic/kna/cb)