Allemagne: les lefebristes ouvrent une école secondaire (130394)

Elle sera traditionaliste, pas «catholique»

Sarrebruck, 13 mars 1994 (CIP) La Fraternité Saint Pie X, fondée par Mgr

Marcel Lefebvre, a annoncé la création d’une école secondaire traditionaliste à Sarrebruck. Elle espère trouver les fonds nécessaires pour pouvoir

ouvrir ses portes lors de la prochaine rentrée scolaire.

Selon Peter Lang, directeur du Prieuré Notre-Dame des Anges à Sarrebruck, l’école sera dédiée au Coeur de Jésus (Herz-Jesu). Les dirigeants du

prieuré ont décidé de renoncer à revendiquer le label «catholique».

En décembre dernier, le Tribunal fédéral de Karlsruhe avait reconnu à

l’Eglise catholique le droit de se réserver le label «catholique romain» et

«catholique», interdisant dès lors à la Fraternité Saint Pie X de présenter

sa chapelle de Cologne comme un oratoire «catholique romain». L’archevêché

de Cologne avait porté plainte, estimant que l’appellation ne peut s’appliquer qu’à une Eglise qui reconnaît la primauté du pape, et que la Fraternité Saint Pie X a d’autant moins le droit de la revendiquer que Mgr Lefebvre

a été excommunié en 1991. Pour le tribunal, le risque de confusion est réel, et ce risque est aggravé par le fait que les prêtres de la Fraternité

S. Pie X font jouer la concurrence avec l’Eglise catholique. Le tribunal

avait estimé aussi que la Fraternité lefebvriste ne peut invoquer la liberté de conscience et de religion, son arrêt n’entravant en rien son culte et

son développement.

Les autorités de Saarbruck n’ont pas encore réagi à l’annonce de la

création d’une l’école traditionaliste dans leur ville. Un porte-parole du

ministère de l’Education s’est borné à dire qu’il n’y voyait aucun inconvénient pour autant que l’initiative réponde aux prescriptions légales.

L’Eglise catholique, de son còté, estime n’avoir pas d’avis à donner sur

une initiative prise par «une autre communauté religieuse». S’exprimant à

titre personnel, Hermann Stillemunkes, membre du Bureau de l’enseignement

catholique, estime que «faire de l’éducation avec des oeillères, en interdisant des expériences essentielles, ne peut être une base saine pour

l’épanouissement religieux de l’enfant. Une telle éducation ne contribue

pas non plus à la formation de citoyens équilibrés et critiques». (apiccip/ba)

13 mars 1994 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 1  min.
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