Une réputation récente, infondée, mais persistante

Allemagne: Pourquoi vendredi 13 est-il considéré comme un jour de malheur?

Bonn, 11 octobre 2006 (Apic) Un quart des Allemands considèrent le vendredi 13 comme un jour qui peut apporter son lot de malheur dans leur vie, selon un sondage de l’Institut Allensbach. Ceux qui sont particulièrement superstitieux s’abstiendront ce vendredi de monter dans une voiture ou de prendre l’avion. Les statistiques révèlent pourtant que cette croyance est infondée.

Il n’y a pas plus d’accidents le vendredi 13 que n’importe quel autre jour. C’est donc dans sa signification symbolique qu’il faut chercher pour comprendre pourquoi ce jour est entaché d’une réputation malchanceuse.

Cette croyance ne remonte pas à la nuit des temps. Elle ne s’est développée en Allemagne qu’il y a une cinquantaine d’années, a révélé le chercheur en traditions populaires Gunther Hirschfelder, de Bonn. La superstition vient de la symbolique du chiffre 12, qui représente un rôle centrale dans la tradition judéo-chrétienne (les 12 tribus d’Israël, les 12 mois de l’année, .). Le 13 dépasse cette sorte de perfection et a été considéré comme un chiffre de malheur dans l’Antiquité. Dans la société médiévale chrétienne, il a perdu de sa signification.

Et qu’en est-il du vendredi, ce jour dédié dans l’Antiquité à la déesse Vénus (Aphrodite)? C’est en raison de la crucifixion et de la mort de Jésus, célébrées le Vendredi-Saint, que ce jour de la semaine a été consacré au jeûne et a pris une connotation de tristesse. Mais ce n’est qu’au 20e siècle que le rythme de la vie s’est calqué sur la semaine de 7 jours. Auparavant, la symbolique des chiffres ne se combinait jamais avec les jours de la semaine. Et ce n’est que dans les années 50 que des mentions de jour de malheur pour le vendredi 13 sont apparues dans certains almanachs, selon Gunther Hirschfelder. Ce dernier est d’avis que ce sont les Américains qui ont introduit cette superstition en Europe après la guerre.

Et sur le continent américain, la croyance remonterait au 19e siècle, époque marquée par un phénomène d’extinction des symboles juifs et européens. Un journaliste aurait eu l’idée, en 1869, de faire un lien entre les cours de la bourse du marché de l’or américain et cette date particulière. (apic/kna/mdü/bb)

11 octobre 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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