Allemagne: Une traduction de la Bible utilisant un «langage inclusif» suscite un vif débat

Distorsion du message biblique?

Bielefeld, 17 avril 2006 (Apic) Le projet d’une nouvelle «Bible en langage inclusif», visant à rendre justice aux femmes, aux juifs et aux groupes marginalisés, a été annoncé en Allemagne.

«Une Bible en langue allemande doit tenir compte du racisme et de la discrimination ethnique à cause de la Shoah», a expliqué Luise Metzler, qui a collecté des fonds pour ce projet auquel sont associées 52 personnes qui traduisent les textes d’origine en hébreu et en grec et utilisent un langage inclusif.

La nouvelle traduction, qui sera publiée en octobre, a comme objectif d’atténuer le langage violent tout en tenant compte des perspectives de la théologie féministe et de la théologie de la libération. Entre autres, elle fait référence aux disciples, apôtres et diacres femmes et hommes.

Le projet, cependant, a suscité les vives critiques de ceux qui y voient une distorsion du message biblique.

Selon le journal «Frankfurter Allgemeine Zeitung», cité par l’Agence oecuménique ENI, Andreas Lindemann, président de la von Cansteinsche Bibelanstalt (Société biblique von Canstein) et professeur d’études du Nouveau testament a critiqué la traduction pour suggérer qu’il y avait des Pharisiennes.

D’autres ont critiqué la traduction car, déplorent-ils, elle atténue l’utilisation du langage violent, argument que rejette Luise Metzler: «Les interprètes traduisent ce qu’ils trouvent dans l’Ancien et le Nouveau Testaments», a-t-elle affirmé. «S’ils relatent des récits de guerre, de violence et d’abus, nous les citons. Mais nous ne voulons pas utiliser un langage militaire ni des termes violents à moins que ce ne soit nécessaire».

Même si elle s’attend à des critiques lorsque la nouvelle traduction de la Bible sera mise en vente, Luise Metzler n’est pas effrayée par l’idée de la confrontation. «Une nouvelle traduction essaie toujours de présenter une nouvelle compréhension de la parole de Dieu». (apic/eni/pr)

17 avril 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 1 min.
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