Angélus: le pape François met en garde contre la médisance

«Celui qui connaît Jésus porte la lumière du salut de Dieu, et non la hache de ses propres jugements», a déclaré le pape François lors de l’Angélus, le 10 mars 2024. Les femmes doivent avoir «les conditions nécessaires pour pouvoir accueillir le don de la vie», a-t-il également relevé dans le cadre de la Journée des femmes, le 8 mars.

Le pontife a commenté brièvement l’Évangile du jour, dans lequel Jésus déclare au pharisien Nicodème qu’il n’est «pas venu pour condamner, mais pour sauver le monde». Le Christ, a souligné le pape, «lit dans les cœurs», ce qui lui permet de démasquer les « fausses attitudes» ou de faire réfléchir sur le «désordre» de nos vies.

Cependant, prévient le pontife, la connaissance que Jésus a des péchés d’autrui n’est jamais utilisée pour condamner, parce que si tel n’était pas le cas, «personne ne pourrait être sauvé». Le Seigneur offre au contraire la «douce lueur d’une lampe amicale» pour éclairer notre discernement, insiste-t-il. De la même manière, «celui qui connaît Jésus porte la lumière du salut de Dieu, et non la hache de ses propres jugements», a insisté le pontife. Il a appelé à la vigilance contre la tendance à porter «trop facilement» des «jugements négatifs» sur les autres.

La connaissance des limites d’autrui doit pousser le chrétien à l’aider, non à le condamner, a affirmé le pontife. Il a mis en garde contre les commentaires qui ajoutent «de la négativité» et a encouragé à au contraire s’engager pour son prochain dans la prière et l’action en portant sur lui un regard de «miséricorde».

Reconnaître la dignité égale des femmes

À l’issue de l’Angélus, le pape a rappelé aux institutions politiques et sociales, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, leur «devoir fondamental» d’offrir aux femmes «les conditions nécessaires pour pouvoir accueillir le don de la vie».

Les femmes, «porteuses de vie», doivent pourvoir «assurer aux enfants une existence digne», a-t-il insisté. Le pape a tenu à exprimer sa «sympathie» à toutes les femmes et «en particulier à celles dont la dignité n’est pas respectée». «Il y a encore tant de travail que chacun de nous doit mener pour que soit reconnue concrètement la dignité égale des femmes», a-t-il affirmé.

Appel à la paix en Haïti, en RDC, en Terre sainte et en Ukraine

Le pape François a déclaré suivre «avec préoccupation et douleur la grave crise qui frappe Haïti». Il a déploré les «violents épisodes advenus dans les derniers jours» dans ce pays francophone des Caraïbes, où certains gangs contrôlent une grande partie du territoire et font régner la terreur. Il a aussi rappelé que la population de ce pays, un des plus pauvres du monde, était éprouvée «par les souffrances depuis des années».

Le pape apporte en outre son soutien à l’Église de ce pays, qui n’est pas épargnée par les violences ou les enlèvements. Mgr Pierre-André Dumas, évêque d’Anse-à-Veau et de Miragoâne et grand artisan de la pacification du pays, a ainsi été grièvement blessé le 18 février dernier par une explosion dans la maison où il résidait à Port-au-Prince. Le 28 janvier dernier, le pape s’était réjoui de la libération de six religieuses enlevées par une bande criminelle.

Dans son adresse, le pontife demande enfin à tous de prier Notre-Dame du Perpétuel Secours, la sainte patronne de Haïti. Il encourage chacun à lui demander «que cesse toute forme de violence et que tous offrent leur contribution pour faire croître la paix et la réconciliation dans le pays».

Salutations aux musulmans pour le ramadan

Le pontife a aussi brièvement encouragé les nombreux fidèles présents place Saint-Pierre à prier pour la paix en République démocratique du Congo (RDC), ainsi qu’en Terre sainte et en Ukraine. «Que les hostilités qui causent d’immenses souffrances à la population civile cessent le plus rapidement possible», a-t-il demandé, confiant ses prières à la Sainte Vierge.

À quelques heures du début du ramadan, le pontife a finalement adressé un bref message à destination de ses «frères musulmans». Il les a assurés de sa proximité dans cette grande fête musulmane durant un mois pendant lequel les fidèles pratiquent le jeûne et l’aumône. (cath.ch/imedia/cd/rz)