Les religions minoritaires plus privilégiées?
Angleterre: Le gouvernement britannique accusé d’ignorer le rôle de l’Eglise anglicane
Londres, 10 juin 2008 (Apic) Un nouveau rapport commandité par l’Eglise anglicane d’Angleterre affirme que le gouvernement britannique ne s’intéresse pas au rôle social de l’Eglise d’Angleterre et qu’il a tendance à se pencher davantage sur les religions minoritaires.
«Nous sommes confrontés à un manque notable, de la part de l’Etat, de compréhension et d’intérêt pour la contribution actuelle ou potentielle de l’Eglise d’Angleterre à la sphère publique», peut-on lire dans le rapport «Moral, But No Compass» (Une morale sans orientations), rendu public à Londres le 9 juin.
L’étude, menée par l’Institut Von Hügel du College St Edmund, à Cambridge, se fonde sur des entretiens réalisés au cours de cette année avec 70 évêques, juristes, fonctionnaires et universitaires. Le rapport accuse le gouvernement «d’illettrisme religieux» et d’en savoir peu sur le travail de l’Eglise.
L’archevêque de Cantorbéry, Rowan Williams, et l’archevêque de York, John Sentamu, respectivement première et deuxième personnalité dans la hiérarchie de l’Eglise, ont déclaré dans un communiqué commun que l’étude présentait des exemples remarquables de biens publics apportés par l’Eglise et les organisations d’inspiration religieuse, dont le potentiel pourrait donner des résultats extraordinairement positifs s’il était exploité avec imagination par l’Etat.
«D’un autre coté, l’étude révèle un manque décourageant de reconnaissance de la portée et de la qualité de la contribution apportée par les organisations d’inspiration religieuse à la vie civile et civique de notre pays», ont déclaré les deux archevêques, cités par l’Agence ENI. «Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne la contribution de l’Eglise d’Angleterre et de ses membres, qui est le sujet du rapport».
Mesures
Les archevêques en question recommandent de prendre des mesures selon les recommandations du rapport, qui comprennent la création d’un ministère d’Etat pour la religion et la cohésion sociale, le financement de programmes de formation sur la religion et la politique publique pour les fonctionnaire, la mise en place d’un nouveau fonds philanthropique anglican pour encourager les donateurs, la création d’un prix annuel récompensant les actions civiques d’inspiration religieuse et l’examen des méthodes de désengagement des services sociaux par l’Etat.
Avant la publication de l’étude, Hazel Blears, ministre chargée des communautés, a déclaré à la radio BBC le 8 juin qu’il était faux de penser que le gouvernement ignore l’Eglise au profit d’une collaboration plus étroite avec les musulmans.
«Dans ce pays, une minuscule minorité de personnes cherche à pervertir l’islam et à l’utiliser pour faire passer des messages extrémistes qui constituent une menace importante pour le Royaume-Uni», a-t-elle affirmé. «C’est la raison pour laquelle nous travaillons avec de jeunes musulmans pour nous assurer qu’ils résistent au message extrémiste». (apic/eni/pr)