La charte nationale pour l'aumônerie de la santé suscite beaucoup de discussions |  photo d'illustration Bistum Basel
Suisse

Annulation de la présentation de la Charte oecuménique de la santé

La ‘Charte de l’aumônerie / des soins spirituels spécialisés dans le domaine de la santé’ élaborée par la Conférence des évêques suisses (CES), l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS) et l’Association professionnelle de l’aumônerie (APA) a du plomb dans l’aile. En cause, la partie réformée qui estime avoir besoin de davantage de temps pour discuter ce texte.

Annoncée pour le 1er mars, la présentation de la charte a été annulée le 18 février par un communiqué de presse commun des trois parties prenantes. «Depuis le début de l’année, la partie réformée discute en profondeur et de manière controversée des diverses lectures de la Charte. Par conséquent, l’EERS en conclut qu’elle ne peut pas, pour l’instant, défendre la Charte sous cette forme», indique laconiquement le texte.

«La semaine dernière, l’Eglise évangélique réformée de Suisse nous a fait savoir qu’elle n’était pas encore prête, en interne, à adopter la Charte. Cela nous est parvenu sans aucun avertissement préalable. Nous le regrettons. Après tout, nous avons préparé ensemble l’événement sur le long terme. Tout était prévu. Maintenant, nous sommes un peu perdus face à la situation», a expliqué à kath.ch Arnd Bunker, secrétaire de la Commission pastorale de la CES.

Un report rendu nécessaire

Interpellé par cath.ch, Dominic Waegli, porte-parole de l’EERS a précisé les tenants de la discussion: «L’objectif de base: l’engagement pour un renforcement d’une aumônerie professionnelle dans le domaine de la santé, n’est pas contesté. Il s’est toutefois avéré que la charte pouvait être mal interprétée comme une prise de position dans le débat sur les différents modèles d’intégration de l’aumônerie dans les systèmes de santé.»

Ces discussions relayées par les médias ont suscité de l’inquiétude et de l’insécurité au sein des Églises cantonales, relève le porte-parole. Il n’existe en effet pas de modèle unique parmi les Églises membres sur la manière dont l’aumônerie est organisée et mise en oeuvre dans les institutions médico-sociales. Or cette discussion n’a pas encore été menée.

L’espoir d’une prochaine reprise

A la question de savoir si l’EERS ne craint pas que sa décision soit reçue comme un affront par ses partenaires, ou comme un geste anti-oecuménique, Dominic Waegli répond en invoquant les circonstances. Le débat médiatique a eu lieu à la fin de l’année dernière. «En conséquence, les réactions des Eglises évangéliques réformées n’ont eu lieu qu’au début de la nouvelle année. L’EERS a alors proposé de reporter la présentation de la Charte, mais ce n’était pas une option pour la Conférence des évêques suisses.»

Même si l’EERS est arrivée à la conclusion qu’elle ne peut actuellement pas soutenir la Charte sous sa forme actuelle, la CES, l’EERS et l’APA continuent de soutenir l’objectif fondamental de la Charte. Elles aspirent à ce que la collaboration au niveau national reprenne après un retard devenu nécessaire, conclut le porte-parole de l’Eglise réformée. (cath.ch/mp)

La charte nationale pour l'aumônerie de la santé suscite beaucoup de discussions | photo d'illustration Bistum Basel
18 février 2022 | 16:32
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
Aumônerie (45), CES (341), EERS (48), Santé (159)
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