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Rome: béatification de trois Suissesses (291095)

Jean Paul II souligne l’importance du rôle des femmes dans l’Eglise

Rome, 29octobre(APIC) La béatification de trois femmes montre une fois

encore l’importance de la contribution des femmes à l’histoire de l’Eglise,

a relevé Jean Paul II dimanche lors de la cérémonie de béatification des

trois Suissesses Marguerite Bays (1815-1879), Marie-Thèrèse Scherer

(1825-1888) et Maria Bernarda Bütler (1848-1924).

Les nouvelles bienheureuses sont des modèles de vie spirituelle et d’engagement missionnaire pour leurs communautés mais aussi pour l’ensemble des

catholiques suisses, a souligné le pape devant les quelque 20’000 fidèles

rassemblés dans la basilique St-Pierre, dont la moitié de Suisses et de Latino-Américains.

Au début de la cérémonie, Mgr Wolfgang Haas, évêque de Coire, a présenté

officiellement au pape la demande de béatification. Après une courte présentation de la vie des trois femmes, – par Mgr Haas pour Mère Scherer, Mgr

Mamie pour Marguerite Bays et Mgr Carlos Jose Ruiseco Vieira, archevêque de

Carthagène, en Colombie, pour Mère Bütler – Jean Paul II a déclaré «en vertu de son autorité apostolique» que Marie-Thérèse Scherer, Maria Bernarda

Bütler et Marguerite Bays pouvaient être désormais appelées bienheureuses.

Conformément aux normes prescrites, leur fête est fixée au jour anniversaire de leur mort, à savoir le 16 juin, le 19 mai et le 27 juin. De longs applaudissements ont salué cette proclamation solennelle.

Le pape a eu un mot d’encouragement particulier pour les évêques suisses, tous présents à St-Pierre de Rome. «Puisse cette fête être un nouvel

appel à la sanctification personnelle et à la communion dans l’Eglise, a-til déclaré.

Hommages en trois langues

Mère Marie-Thérèse Scherer qu’on a appelé la «Mère des pauvres» s’est

engagée de manière exemplaire pour les pauvres et les marginaux. Elle a tiré sa force intérieure d’une intense vie spirituelle. Plus cette vie grandissait, plus elle s’est faite attentive aux défis du monde de son époque,

a remarqué Jean Paul II en allemand. Avant de rendre hommage aux quelque

5’300 religieuses de la Sainte Croix d’Ingenbohl, actives aujourd’hui en

paroisse, dans les hôpitaux, dans la formation ou dans l’aide aux réfugiés.

A propos de la Fribourgeoise Marguerite Bays, le pape a souligné en

français la simplicité d’une femme qui a mené une vie normale n’accomplissant aucune action extraordinaire. Sa vie fut un long chemin tranquille

vers la sainteté. Sans quitter son pays, à travers son apostolat et la catéchèse, elle a gardé un coeur ouvert à la dimension universelle de l’Eglise.

Maria Bernarda Bütler, à qui le pape a rendu hommage en espagnol, s’est

fait connaître par son esprit missionnaire et son souci des plus pauvres

qui la conduisirent à fonder, en Equateur, la congrégation des Franciscaines missionnaires de Marie auxiliatrice. La maison-mère de cet insitut qui

compte aujourd’hui quelque 800 religieuses se trouve toujours en Colombie.

Un caractère nettement international

La fête a pris un caractère nettement international car de nombreux

croyants outre les Suisses étaient venus d’Amérique latine, d’Asie, d’Autriche, d’Allemagne ou d’Italie, régions où sont présentes les deux congrégations fondées par les bienheureuses. Ainsi Soeur Suzanne Jung, de StGall, active depuis plus de 25 ans en Inde s’était déplacée avec 15 jeunes

religieuses de Bombay. Un groupe important de religieuses de la Sainte

Croix avait fait le déplacement de la Croatie, dont Ivana, une jeune postulante de 17 ans pour qui le voyage à Rome et la béatification de la fondatrice de sa congrégation sont un événement unique.

La fête fut cependant essentiellement aux couleurs suisses. Le Vatican

mais aussi de nombreux bâtiments romains étaient pavoisés de drapeaux suisses et cantonaux. Pour soeur Marie-Eugène de la communauté de Fribourg,

l’honneur fait à la fondatrice de sa congrégation est une grande joie et un

grand espoir pour l’Eglise en Suisse et pour le monde. Pour elle et pour

ses consoeurs, c’est un nouvel appel à suivre le modèle de Mère Marie-Thérèse.

Parmi les pèlerins fribourgeois, les enfants de la paroisse de Siviriez

où Marguerite Bays a passé toute sa vie, étaient au centre de l’attention,

surtout au moment où quatre d’entre eux ont participé à la procession des

offrandes.

Les bienheureuses sont trois personnalités de premier plan, a souligné

pour l’APIC Mgr Peter Henrici, évêque auxiliaire à Zurich. Elles représentent des tâches spécifiques dans l’Eglise. Comme religieuses l’engagement

social et caritatif et comme laïque l’apostolat dans son proche entourage.

Mgr Henrici souhaite que ces béatifications donnent une nouvelle impulsion

à l’Eglise en Suisse.

Des tensions dans l’Eglise catholique en Suisse, il n’en a pas été question durant la cérémonie, même si Jean Paul II y a fait allusion en présentant lors de son homélie les trois bienheureuses comme des modèles pour la

réconciliation.

Le pape a une nouvelle fois salué les pèlerins suisses lors de l’angelus

de midi sur la Place St-Pierre. (apic/cic/mp)

29 octobre 1995 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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