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apic/Eglise clandestine/Chine/Lettre pastorale
Chine: La Conférence épiscopale «clandestine» (020295)
qualifie l’Eglise officielle de «schismatique»
Au lendemain des ouvertures du pape vers Pékin
Paris, 2février(APIC) La Conférence épiscopale catholique «clandestine»
de Chine, dans une lettre pastorale qui circule actuellement en Occident,
s’en prend vigoureusement à la structure de l’Eglise «officielle», qui rend
les évêques chinois responsables devant une Assemblée nationale de représentants catholiques. Une lettre d’accompagnement qualifie l’Eglise «officielle» chinoise de «schismatique», au lendemain des ouvertures que le pape
Jean Paul II a faites vers la Chine lors de son dernier voyage à Manille,
le 14 janvier.
Cette lettre pastorale attribuée à des évêques «clandestins» de Chine on ne donne pas les noms – est datée de décembre 1994, mais elle est diffusée aujourd’hui par la Fondation du cardinal Kung (du nom de Mgr Gong Pinmei, le vieil archevêque de Shanghai en exil aux Etats Unis, âgé de 93
ans). La Fondation Kung, plutôt opposée de façon militante à l’Eglise «officielle» chinoise, est soutenue par nombre de collaborateurs américains,
note un observateur averti, qui se demande si les divisions entre catholiques «officiels» ou «patriotiques» et catholiques «clandestins» ne seraient
pas nourries par les Occidentaux eux-mêmes.
Plus utile d’oeuvrer à la réconciliation
«Plutôt que d’enfermer l’Eglise de Chine dans un schisme, il serait peutêtre plus utile d’oeuvrer à sa réconciliation avec l’Eglise universelle en
multipliant les échanges et les gestes de communion», poursuit cet observateur cité jeudi par Eglises d’Asie, l’agence d’information des Missions
Etrangères de Paris (MEP).
Dans leur lettre à l’occasion du 700ème anniversaire de Jean de Montecorvino, premier évêque de Pékin, les évêques chinois rappellent que la fidélité au pape va au-delà de la simple reconnaissance de son rôle de chef
spirituel. Dans leur lettre d’accompagnement, Joseph M. C. Kung, président
de la Fondation du cardinal Kung, et ses collaborateurs américains, retiennent du message du pape à Manille du 14 janvier dernier son allusion aux
difficultés que rencontrent les chrétiens de Chine dans leur témoignage de
foi. N’usant pas de la même discrétion que le Saint-Siège, ils insistent
sur le caractère toujours actuel de la persécution et reprochent au gouvernement chinois d’avoir «établi sa propre l’Eglise, appelée l’Association
patriotique des catholiques de Chine».
Les évêques de Chine demeurent en union de foi avec l’Eglise universelle
L’observateur cité plus haut reconnaît que l’Association patriotique
s’ingère souvent de façon abusive dans les affaires religieuses, «mais
c’est lui faire beaucoup d’honneur que de la transformer en ’Eglise’». La
lettre d’accompagnement ajoute que cette «soi-disant Eglise, ne reconnaissant pas l’autorité suprême de l’Eglise catholique qui est le souverain
pontife, est par conséquent une Eglise schismatique». Dans ce cas là également, note Eglises d’Asie, c’est aller au-delà du jugement de Rome, qui
s’est abstenu de parler de schisme du fait que la séparation actuelle de
l’Eglise en Chine est d’abord due à des pressions politiques et que les
évêques de Chine demeurent en union de foi avec l’Eglise universelle.
(apic/eda/be)
Encadré
Une Eglise sous tutelle
Précisons que l’autorité suprême de l’Eglise en Chine n’est ni le pape ni
un concile oecuménique, mais l’Assemblée générale de représentants catholiques, composée lors de sa dernière réunion des 68 évêques officiels, de 101
prêtres, de 13 religieuses et de 90 laïcs. Cette Assemblée, qui se réunit
tous les cinq ans, entend les rapports de la Conférence épiscopale et de
l’Association patriotique et élit les dirigeants de ces deux organismes.
Composée en majorité de délégués «patriotiques» acquis à la ligne du parti
communiste chinois, l’Assemblée a le pouvoir de modifier leurs constitutions et même de dissoudre la Conférence épiscopale! (apic/eda/be)