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apic/Eglise réformée vaudoise/Sida/Rwanda/Etrangers
Lausanne: Synode de l’Eglise réformée vaudoise (211194)
Création d’un ministère auprès des malades du sida
Lausanne, 21novembre(APIC) Les délégués au Synode de l’Eglise évangélique
réformée du canton de Vaud (EERV), réunis en fin de semaine à Lausanne pour
leur habituel synode d’automne, ont décidé la création dans le canton de
Vaud d’un ministère à temps partiel auprès des malades du sida.
Le Synode a ainsi accepté la création dès avril 95 d’un poste à mi-temps
pour assurer une présence auprès des personnes atteintes par le sida. Cette
décision devrait permettre au «pasteur de rue» Jan de Haas de consacrer
plus de temps à une tâche qu’il accomplit déjà en oeuvrant à mi-temps auprès des marginaux de la ville de Lausanne.
Non à la création d’une Commission théologique
Le Synode a par contre refusé de créer une Commission théologique, chargée d’effectuer un travail de «documentaliste» à l’endroit du Synode, selon
la formule du pasteur Christian Glardon. Par une telle création, il s’agissait de mettre en avant les enjeux théologiques des décisions à prendre et
d’assurer une meilleure cohérence de l’identité ecclésiale des réformés
vaudois.
L’Eglise déchirée du Rwanda
«Le temps du pardon n’est pas encore venu, il y a trop de souffrances
présentes…» De retour d’un voyage au Rwanda, le pasteur Jacques Küng a
posé ce constat devant les délégués au Synode de l’EERV. Devant les atrocités commises dans ce petit pays d’Afrique proche du coeur des réformés romands, le silence!
Pour J. Küng, «il ne s’agit pas d’imposer notre précipitation à reconstruire». C’est que beaucoup là-bas essaient de revivre l’Eglise comme
avant… Alors que ce n’est plus possible! La tuerie de plus de 500 000
personnes a recruté jusque dans les bancs et les chaires des Eglises! Certes, des chrétiens ont résisté à la haine. Mais nombreux sont ceux qui ont
pris part au massacre fratricide, trahissant le message d’amour du Christ.
Le pasteur Jacques Küng et son épouse Hélène, de 1980 à 1986, ont exercé
leur ministère pastoral au sein de l’Eglise presbytérienne au Rwanda, une
Eglise partenaire du Département missionnaire réformé romand. Cette familiarité avec ce pays a valu au pasteur Küng le droit de participer à une
récente délégation de 4 Eglises européennes désireuses de renouer contact
avec les chrétiens rwandais.
La difficulté de pardonner
Sur place, on ne rencontre aucune famille qui n’ait payé un lourd tribut
à ces massacres. Comme ce collègue de Jacques Küng, dont la femme et 7 enfants ont été assassinés et qui pense avoir reconnu, parmi les participants
à la tuerie nocturne, des collègues ayant célébré le culte de Pâques avec
lui! «Vous les pasteurs, ne venez pas nous demander de pardonner immédiatement!» Cette parole de chrétiens rwandais souligne l’importance d’un accompagnement silencieux d’un pays qui l’espace de quelques mois a connu un
véritable génocide.
Votation du 4 décembre: Attention aux mesures de contrainte
A la suite de la déclaration commune au Vicariat épiscopal de l’Eglise
catholique vaudoise et au Conseil synodal de l’EERV sur la votation du 4
décembre à propos des mesures de contrainte dans le droit des étrangers,
plusieurs délégués du Synode ont relevé la timidité d’une telle prise de
position. Le Synode a largement adopté une résolution qui «se permet de
rappeler avec force que cette loi contient des mesures qui vont à l’encontre de l’Evangile» et qui portent atteinte au respect et à la dignité de
tout être humain. (apic/spp/be)