La Suisse compte deux nouveaux évêques (020294)

apic/Eveques/Bâle Lausanne

Mgr Jean-Georges Vogel, nouvel évêque de Bâle

Mgr Pierre Burcher, auxiliaire du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg

Soleure/Fribourg, 2février(APIC) La Suisse compte deux nouveaux évêques.

Mgr Jean-Georges (Hansjörg) Vogel, 42 ans, curé et doyen de la ville de

Berne, qui succède à Mgr Otto Wüst, évêque de Bâle démissionnaire. Mgr

Pierre Burcher, 48 ans, supérieur du séminaire diocésain à Villars-sur-Glâne, est quant à lui appelé à prendre la relève de Mgr Gabriel Bullet comme

auxiliaire de Mgr Mamie à Lausanne.

L’Eglise catholique qui est en Suisse a ainsi vécu jeudi une page importante avec la ratification de l’élection, par le pape, du nouvel évêque de

Bâle élu le 14 janvier à Soleure par le Chapitre cathédral, et la nomination par Jean Paul II du nouvel auxiliaire à Lausanne.

Mgr Pierre Burcher devient titulaire du siège de Massimiana de Bizacène, situé près de Sousse, en Tunisie. Né le 20 décembre 1945, originaire de

Fiescherthal, dans le Haut-Valais, il a été ordonné prêtre le 27 mars 1971

après avoir effectué ses études théologiques à l’Université de Fribourg.

Ancien curé de la paroisse de St-Jean à Vevey entre 1980 et 1988, le nouvel

évêque est au bénéfice d’une solide expérience pastorale encore enrichie

par deux ans d’études à Paris. Il est supérieur du séminaire diocésain à

Villars-sur-Glâne depuis 1990.

Président de la Commission diocésaine du diaconat permanent, Mgr Burcher

s’est en outre signalé par son engagement dans l’organisation de pèlerinages, en particulier le pèlerinage diocésain d’Einsiedeln, dont il a assumé

la direction. Son ordination épiscopale aura lieu à la cathédrale St-Nicolas à Fribourg le 12 mars. Mgr Burcher, qui sera domicilié à Lausanne, reprend les fonctions de Mgr Bullet. Une lettre informant de cette nomination

a été envoyée par Mgr Pierre Mamie aux autorités politiques concernées, à

la syndique de Lausanne, à la communauté protestante vaudoise ainsi qu’au

rabbin lausannois.

Quant à Mgr Vogel, docteur en théologie, il s’est récemment illustré en

prenant position en faveur des ressortissants albanais du Kosovo réfugiés

dans diverses paroisses catholiques et protestantes de Berne. Il est né le

16 mars 1951 à Berne. Après des études à Lucerne et Rome, il est ordonné

prêtre le 28 novembre 1976. Vicaire à Horw (LU) dans un premier temps, puis

à Berne, le nouvel évêque de Bâle est doyen de Berne depuis 1991. Son ordination aura lieu le lundi de Pâques à la cathédrale St-Ours, à Soleure.

La démission de Mgr Wüst, âgé de 67 ans, évêque du plus grand diocèse de

Suisse, acceptée par Jean Paul II le 26 octobre dernier pour raison de santé, puis celle de Mgr Gabriel Bullet, 72 ans, confirmée le 12 novembre par

le Vatican, déclenchaient dans l’un et l’autre diocèse une procédure de nomination fort différente.

Le poids du Chapitre cathédral du diocèse de Bâle

Si le processus de nomination peut être qualifié d’ordinaire en ce qui

concerne Mgr Burcher, tout autre est celui suivi par le diocèse de Bâle, où

l’on peut véritablement parler d’élection de l’évêque. Contrairement à la

plupart des évêques de l’Eglise latine, celui de Bâle n’est pas nommé directement par le pape, mais élu par le chapitre cathédral – ce dernier est

formé de 18 chanoines – représentant officiellement chaque canton du diocèse, qui dispose de trois mois sitôt la démission du titulaire connue. Le

chapitre cathédral avait ainsi élu Mgr Vogel le 14 janvier conformément au

concordat signé en 1828 entre le Saint-Siège et les gouvernements des cantons de LU, BE, SO et ZG, (à laquelle ont adhéré par la suite les cantons

d’AG, de TG, de BL, de BS, de SH et du JU), qui fixait définitivement un

mode d’élection qui perpétue la tradition du Moyen-Age.

L’élection de Mgr Vogel intervient après une large consultation des paroisses du diocèse de Bâle formé de dix cantons (cités ci-dessus). Avec

plus d’un million de catholiques, le diocèse compte plus de 1’500 collaborateurs – prêtres et laïcs – qui y exercent un ministère pastoral dans 530

paroisses et 70 missions linguistiques. A noter que les dix cantons du diocèse de Bâle ont également participé à l’élection du nouvel évêque par

l’intermédiaire de la Conférence diocésaine. Cette organe formé de deux représentants par canton avait, pour la première fois depuis 1906, biffer à

Soleure un des six candidats proposés en le déclarant «minus grata». Le nom

de l’élu avait ensuite été immédiatement communiqué au Nonce apostolique à

Berne. Après avoir constaté que l’élu avait les qualités requises et que le

vote avait été régulier, le pape a confirmé l’élection le 29 janvier déjà.

La liste de l’évêque titulaire

Tout autre, en revanche, est la procédure dans le diocèse de Lausanne,

Genève et Fribourg. L’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg est nommé librement par le Siège apostolique, conformément aux règles du Code de Droit

canonique. L’évêque titulaire étant aussi tenu de proposer périodiquement à

Rome une liste comprenant les noms de trois personnalités «papables».

Tel ne fut cependant pas toujours le cas. Au moyen-Age, les évêques de

Lausanne étaient nommés par le Chapitre cathédral, comme c’était généralement la règle. Au moment de la réforme, les choses allaient nécessairement

changer. En 1536, l’évêque de Lausanne fut chassé, le chapitre cathédral

dissout, et la cathédrale de Lausanne perdit sa fonction. Depuis la première moitié du XVIIe siècle, les évêques résidèrent à Fribourg. Leur libre

désignation par le Siège apostolique s’imposait. Le rattachement de Genève

au diocèse de Lausanne date de 1819. Par la bulle «Sollicitudo omnium ecclesiatum», le pape Pie IX restaurait en 1924 le Chapitre cathédral pour le

diocèse. Il élevait la collégiale dédiée à saint Nicolas à Fribourg au rang

de cathédrale. Le diocèse allait désormais porter le nom d’évêché de Lausanne, Genève et Fribourg.

Le diocèse est formé des quatre cantons de Vaud (hormis le district

d’Aigle), Genève, Fribourg et Neuchâtel. Il compte plus de 660’000 catholiques (47%) rassemblés dans 260 paroisses, trois rectorats et 32 missions

linguistiques. Les prêtres sont au nombre de 506. Trente séminaristes sont

en formation. A relever que trois diacres permanents ont été nommés en paroisse, contre 46 dans le diocèse de Bâle. Près de 250 laïcs, religieuses

et religieux-frères ont actuellement un engagement à plein temps. (apic/pr)

3 février 1994 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 4 min.
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