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apic/Fille-Dieu

Romont: Consécration de l’église abbatiale de la Fille-Dieu (010996)

Faire d’une maison de pierre une maison de prière

Romont, 1erseptembre(APIC) Après cinq ans de travaux pour une rénovation

totale, l’église abbatiale de la Fille-Dieu, près de Romont, a été consacrée samedi par Mgr Amédée Grab, évêque du diocèse de Lausanne, Genève et

Fribourg. 650 ans après sa première dédicace, l’édifice a été pleinement

rendu à la prière monastique et au culte, au cours d’une longue cérémonie

riche en symboles.

Plus d’un millier de personnes – autorités religieuses et civiles,

prêtres, moines et moniales de 31 monastères, membres de l’Association des

amis de la Fille-Dieu, et fidèles attachés à ce lieu de prière – s’étaient

donné rendez-vous au pied de la colline de Romont pour vivre une célébration devenue rare dans nos contrées. Tous ceux qui n’avaient pu trouver

place dans l’église ont suivi la célébration, via une retransmission video,

d’une vaste cantine montée dans le pré voisin.

L’eau, l’huile, le feu

Pour «faire d’une maison de pierre une maison de prière», la tradition

catholique a développé une série de symboles qui ponctuent la cérémonie.

L’eau pour commencer, dont l’église est aspergée en signe de purification.

Deux vérins sont ensuite nécessaires pour soulever la lourde table d’autel

sous laquelle sont scellés des reliques de saints: deux martyres, sainte

Blandine et sainte Maria Goretti; quatre saints et bienheureux «suisses»:

Amédée, évêque de Lausanne, Nicolas de Flue, Pierre Canisius et l’enfant du

pays la bienheureuse Marguerite Bays. La bienheureuse Maria Gabriella et le

bienheureux Raphaël, de l’ordre cistercien, complètent ce patronage.

L’onction de l’huile sainte signifie que l’église est consacrée toute

entière au culte chrétien. L’évêque, drapé dans un grand tablier, en enduit

abondament tout l’autel. Les douze croix de consécrations sont également

marquées de la même manière.

L’encens est ensuite brulé sur l’autel, parfum agréable du sacrifice du

Christ. Il est aussi le symbole de la prière des fidèles. La lumière sera

le dernier élément. En allumant les cierges de l’autel et de l’église, on

rappelle que le Christ est la lumière des nations dont la clarté fait resplendir l’Eglise.

Le courage de la communauté

Mgr Grab a souligné dans son homélie le courage de la communauté monastique de la Fille-Dieu qui a osé entreprendre ces travaux pour rendre à

l’abbatiale sa splendeur première. Ce grand projet a été réalisé dans

l’esprit même de la construction. Les bienfaiteurs, les architectes, les

artistes et les artisans n’ont pas seulement réussi à restituer la pureté

des lignes, la beauté des matériaux, et la sobriété du décor, ils l’ont

fait pour Dieu.

Instant de joie intense pour les moniales. Car comme le rappelle

l’Abbesse, Mère Hortense, à un moment donné, on pouvait croire «qu’un bombardier était passé par là».

La Fille-Dieu, une «boussole morale»

La prière quotidienne des religieuses fait de ce lieu bien plus qu’un

édifice historique. Ou comme le dit la prière de dédicace: «Ici que les

pauvres rencontrent la miséricorde, que les opprimés trouvent la vraie liberté, que tous les hommes recouvrent la dignité de fils de Dieu.»

Pour la Conseillère fédérale Ruth Dreifuss, invitée de la journée, ce

lieu d’»humble beauté» porté par plus de six siècles de fidélité à l’idéal

monastique doit être comme une «boussole morale» dans une société plurielle

et diverse. Un lieu de dialogue entre les voix du dedans et celles du dehors. (apic/mp)

1 septembre 1996 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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