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apic/Film de Jean Delannoy/ Marie de Nazareth

Paris: Jean Delannoy rend hommage à «Marie de Nazareth» (070495)

Son film sort ces jours à Paris et en province

Paris, 7avril(APIC) Dernier film de Jean Delannoy, «Marie de Nazareth»

sort ces jours à Paris et en province. Les premières critiques, parues dans

le quotidien catholique «La Croix» sont élogieuses qui parle d’une libre

interprétation, émouvante, poétique. C’est une jeune luxembourgeoise, Myriam Muller, qui incarne à l’écran Marie de Nazareth. Pour le rôle de Joseph,

Jean Delannoy a fait appel au chanteur connu Francis Lalanne.

«Fidèle évocation de la Galilée sous Hérode, le film de Jean Delannoy,

l’est sans conteste», écrit Philippe Royer dans «La Croix» de jeudi. Sobre

et simple aussi. D’une simplicité toute biblique, si l’on peut dire, en

parfaite adéquation avec le propos et le message. Le cinéaste enfin a su

profiter d’une libertré d’interprétation, donnant ainsi à Marie une émotion

et une poésie que n’avaient pas les deux volets de «Bernadette», ses deux

précédents films, qui illustraient un peu trop à la lettre la vie de la

jeune sainte de Lourdes.

«La Croix» donne aussi la parole au cinéaste Jean Delannoy: «J’ai inventé la réalité, mais s’en m’éloigner des Evangiles. Sans chercher la novation, ni le scandale. Car il y a un étonnant silence des Ecritures sur Marie, expliquant qu’on n’ait jamais fait de film sur elle. Le cinéaste dit

avoir voulu donner un personnage aux adolescents, dans ce film, mon dernier. J’ai 87 ans. Le tournage de Marie qui a duré sous une chaleur accablante au Maroc, m’a épuisé physiquement. Je l’ai accepté. J’ai retrouvé en

moi la trace de Marie, comme j’avais trouvé celle de Bernadette. Et j’ai eu

le sentiment de faire quelque chose de beau, de définitif. Comme le couronnement de ma carrière».

Dans le même journal, une autre critique, signée Laurence Monroe, explique: «Fi de dorures, de dentelles et de gloire. A travers les yeux du cinéaste, c’est un petit bout de femme, bien modeste, qui apparait à l’écran

sans jamais le transpercer. Et c’est juste ainsi. Marie, à aucun moment, ne

ravit la vedette à Jésus. Tout le récit de son histoire est ordonné, centré

autour de la venue du Christ, de la découverte progressive de sa mission et

de sa nature, de son message et de sa Passion».

«Nature, légère, discrète, enfin débarrassée de siècles d’imageries, la

’Reine des cieux’ est redevenue cette toute jeune fille de Nazareth qui accomplit humblement les tâches de tous les jours. Elle travaille, elle réfléchit, elle papote, blague autour du puits. Et pourquoi pas? Il était

temps de restaurer l’image de cette femme, fidèle à son temps. Jean Delannoy nous rend l’image, dépouillée et juste, d’une femme particulière qui

nous parle de la grandeur de Dieu qui a choisi la petitesse».

La conclusion de Dominique Fonlupt, dans «La Vie», l’hebdomadaire chrétien français, est moins enthousiaste: «Le film de Jean Delannoy, ’Marie de

Nazareth’ tombe dans l’écueil de l’illustration ’au pied de la lettre’ d’un

texte qui n’est pas fait pour cela. On plaque des images sur ce qui n’est

pas seulement un récit et l’on obtient une sorte de catéchisme un peu désuet, une vie de Jésus colorisée». (apic/cr/ba)

7 avril 1995 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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