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France:Le supérieur provisoire de (160796)

l’Abbaye d’Aiguebelle non reconduit

Pas de rapport avec la polémique

concernant les moines de Tibhérine

Aiguebelle, 16juillet(APIC) Le Père Yves de Broucker, supérieur

désigné à titre provisoire de l’Abbaye trappiste d’Aiguebelle,

dans la Drôme, n’a pas été reconduit dans ses fonctions. Il n’a

pas encore été remplacé et c’est le prieur, le Père Gérard, qui

exerce la fonction à titre intérimaire.

«Le nouveau supérieur peut arriver chez nous sous peu, mais ce

n’est pas encore fait», a déclaré mardi soir le Père Gérard, interrogé par l’APIC. Le nouveau supérieur doit être désigné par le

supérieur canonique immédiat, l’abbé de Port-du-Salut, près de

Laval, a-t-il précisé. Cette période pourrait durer six mois ou

un an, et les moines de la communauté pourraient ensuite l’élire

comme leur abbé, «car nous aurions le droit d’avoir un abbé, mais

pour le moment nous n’aurons qu’un supérieur».

La communauté d’Aiguebelle n’a pas voulu reconduire dans ses

fonctions le Père de Broucker, supérieur «ad nutum», qui avait

été nommé pour un mandat d’un an. Il n’avait pas été élu par les

moines. «La communauté n’a pas souhaité qu’il prolonge son mandat, elle a estimé que l’expérience d’une année était suffisante.

Raison pour laquelle il est retourné à sa mission précédente,

c’est-à-dire aumônier d’un monastère de trappistines en Alsace».

Le Père Gérard ne souhaite pas relancer le débat

Contrairement à ce qu’ont laissé entendre certains médias, la

décision n’a pas de rapport immédiat avec la polémique dans le

cadre de l’enlèvement puis de l’assassinat des sept moines trappistes du couvent de Tibhérine, dans l’Atlas algérien. Selon des

«révélations» du Père Gérard en mai dernier, un soi-disant

émissaire français aurait apporté la communion aux moines trappistes durant leur captivité aux mains du GIA. Le Père de Broucker

avait sèchement qualifié les «révélations» du Père – démenties

immédiatement par le Quai d’Orsay -, «d’objectivement nulles et

non avenues».

Le Père Gérard, qui ne souhaite pas revenir sur cette polémique, a toutefois déclaré à l’APIC que «certains disent que l’information qui m’avait été donnée s’est révélé fausse, mais aucune

preuve n’a été donnée, ni dans un sens ni dans un autre».

«A mon avis, le choix de la communauté n’a rien à voir avec

cette affaire; elle est venue de façon épisodique et a eu son importance à l’époque, pouvant influencer quelques frères. Mais ce

n’est pas un élément déterminant: la communauté a fait son diagnostic par rapport à ce qu’elle avec vécu dans sa relation avec

Don Yves, c’est tout!»

Notons encore qu’Aiguebelle connaît des difficultés économiques – ce qui a dû augmenter les tensions internes – touchant sa

distillerie, sa principale ressource financière:»Nous sommes

sous redressement judiciaire depuis le 10 avril en principe jusqu’au 26 septembre prochain, mais en tout cas au moins jusqu’à

fin juillet; c’est pour cela que nos activités économiques sont

en perte de vitesse». Aiguebelle produit surtout des liqueurs et

des sirops. «L’alcool – vodka, brandy -, c’était quelque chose de

ponctuel pour les pays de l’Est, durant les années difficiles de

transition, mais cela n’a pas réussi». (apic/pr/be)