France: polémique autour de la béatification de Jacques Fesch

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Paris, 12janvier(APIC) On peut avoir été un assassin, condamné à mort et

exécuté et devenir candidat à la sainteté. En exprimant son intérêt pour le

cas peu banal de Jacques Fesch guillotiné en 1957 pour avoir tué trois ans

auparavant un policier, le cardinal Lustiger ne pensait pas soulever une

polémique. La presse et les syndicats de policiers ont vivement réagi à

cette intervention. Repenti et converti, Jacques Fesch a laissé un vibrant

témoignage dans son journal de prison publié après sa mort sous le titre

«Dans cinq heures je verrai Jésus».

Le «Figaro» a été le premier à revenir sur l’affaire dans un article intitulé «Le tueur qui voulait voir Jésus» suivi de «France Soir» sous le titre «L’Assa-saint». Le secrétaire général de la Fédération autonome des

syndicats de police, estimait de son côté que «même si ce meurtrier a fait

amende honorable et s’est lancé dans la religion, je crois que Mgr Lustiger

aurait pu trouver quelqu’un d’autre».

L’archevêque de Paris, étonné de ces réactions, a indiqué par son attaché de presse qu’il n’avait fait que répéter des propos qu’il avait tenus

cet été à Denver lors de la journée mondiale de la jeunesse et du voyage de

Jean Paul II aux Etats-Unis. «Personne n’est à jamais perdu aux yeux de

Dieu, même lorsqu’il est socialement condamné. A la prison de la Santé, on

a vu apparaître le visage du Christ en ce pauvre homme. Je désire vivement

que le pape puisse le canoniser, en faire un autre «saint bon larron».

(apic/jcn/mp)

12 janvier 1994 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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