Le texte contient 48 lignes (max. 75 signes), 533 mots et 3543 signes.

apic/Interview Bartholomée Ier et Alexis II

Italie: Les patriarches Bartholomée Ier et Alexis II

s’expriment sur les relations entre les orthodoxes et les catholiques

Interview de «30 Giorni» à l’occasion de la réunion de Patmos (250995)

Rome, 25septembre(APIC) Le patriarche Bartholomée Ier considère que le

pape ouvre une perspective de discussion sur le primat de Pierre. Quant au

patriarche de l’Eglise orthodoxe de Russie, il estime qu’aucune des questions qui opposent actuellement l’Eglise orthodoxe et l’Eglise catholique

n’ont à ce jour trouvé de solutions satisfaisantes.

La revue mensuelle italienne «30 Giorni», dirigée par Giulio Andreotti,

propose dans sa livraison de septembre 1995 l’interview des deux plus importants patriarches de l’orthodoxie, Bartholomée Ier, patriarche oecumenique de Constatinople et Alexis II. patriarche de Moscou. Une interview publiée à l’occasion de la réunion de Patmos où est célébré, du 23 au 26 septembre 1995, le 1’900e anniversaire de la rédaction de l’Apocalypse par

l’apôtre saint Jean.

Le patriarche Bartholomée Ier, reçu par le pape à Rome le 29 juin dernier à l’occasion de la fête de saint Pierre et de saint Paul, considère

que le «Pape Jean-Paul de Rome ouvre certainement une perspective bien acceptée de discussion sur le «primat» de Pierre, mais il considère que

«l’encyclique «Ut Unum Sint» continue de mettre en évidence les prétentions

excessives de l’évêque de Rome à propos du Primat et de l’infaillibilité,

même si elles sont exprimées sous une forme indirecte et douce».

Quant à Alexis II, il considère qu’aucune des questions qui opposent actuellement l’Eglise orthodoxe et l’Eglise catholique «n’ont, à ce jour,

trouvé de solutions satisfaisantes». En effet, explique-t-il, «la dogmatisation (…) des principes du primat et de l’infaillibilité de l’évêque de

Rome» empêche de retrouver «les conditions d’exercice du primat» telles

qu’elles étaient vécues au cours du premier millénaire. Si Alexis II reconnaît du point de vue des orthodoxes, le «primat de dignité et d’ancienneté»

à l’évêque de Rome, il lui refuse toute «charge sur le plan oecumenique» et

n’accepte pas pour autant «la prétention de Rome à l’unicité et à l’exclusivité de la succession de Pierre».

Ni à Rome, ni à Moscou

Evoquant la série de difficultés qui oppose les deux Eglises sur le terrain (greco-catholique en Ukraine, évangélisation catholique en Russie), le

patriarche Alexis II appelle de ses voeux «une rencontre de haut niveau qui

doit être préparée par un développement de nos rapports inter-ecclésiaux».

Mais, il ne voit pour le moment, ni date, ni lieu pour cette rencontre qui

doit se dérouler en un endroit «neutre, ni à Rome, ni à Moscou».

Avant de parler de la situation proprement russe, où il réaffirme l’indépendance de l’Eglise orthodoxe vis-à-vis de la politique, le patriache

commente l’initiative de Jean-Paul II à propos des célébrations du deuxième

millénaire: «Il est probablement utopique d’espérer voir se réunir complètement en cinq ans ce qui a été divisé pendant mille ans. Mais il faut

espérer que nous irons vers ce Jubilé encore plus proches les uns des autres que nous le sommes aujourd’hui.»

Commentant le projet de rencontre interreligieuse sur le Mont Sinai promu par Jean-Paul II, Alexis II considère qu’il faudrait «que cette rencontre soit précédée d’un résultat concret de rapprochement entre chrétiens».

Quant à l’établissement d’un «martyrologe commun», il appelle à la prudence

pour que «la glorification des martyrs d’une tradition chrétienne ne soit

pas perçue comme une offense par l’autre tradition». (apic/jmg/pr)

25 septembre 1995 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!