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apic/Messes/Fidèles/Lefebvriste/Excommunication

Les fidèles qui assistent à la messe

d’un prêtre «lefebvriste» ne sont pas excommunié

Thèse sur la question publiée à New York (240496)

Rome, 24avril(APIC) Le fidèle qui assiste à une messe célébrée par un

disciple de Mgr Lefebvre ou qui reçoit la confirmation d’un évêque lefebvriste encourt-il automatiquement l’excommunication? Non, répond dans

le mensuel catholique italien «30 Giorni» Gerald Murray, un prêtre du diocèse de New-York, auteur d’une thèse remarquée en droit canon défendue à la

Grégorienne.

Cinq ans après la mort du prélat traditionaliste (25 mars 1991), «30

Giorni» donne également la parole à Bernard Tissier de Mallerais, l’un des

quatre évêques ordonnés par Mgr Lefebvre, qui choisissait par cet acte de

consommer le schisme (30 juin 1988).

Le prêtre new-yorkais se défend de vouloir «absoudre Lefebvre». «Mon

discours est strictement juridique, corrige-t-il, il s’agit de vérifier la

validité de l’application d’une peine.» Et de préciser: «En l’absence d’une

déclaration plus explicite du Vatican, on ne peut pas dire que les fidèles

de Mgr Lefebvre qui ont participé à une messe célébrée par des disciples de

Lefebvre ou qui ont reçu le sacrement de confirmation d’un évêque lefebvriste soient excommuniés».

«L’excommunication est explicite vis-à-vis de Mgr Lefebvre, de l’évêque

concélébrant et des quatre évêques ordonnés, poursuit G. Murray, mais pour

ce qui est des prêtres et des fidèles on précise qu’ils ne doivent pas adhérer au schisme de Mgr Lefebvre, car ils seraient soumis ’ipso facto à la

très grave peine de l’excommunication’, dit-il, sans toutefois préciser les

actes que les prêtres et les fidèles doivent accomplir pour être excommuniés.

La position de la Congrégation pour la doctrine de la foi

Le Père Murray poursuit ensuite sa réflexion: «Dans l’ordre de la réalité, on peut être schismatique parce qu’on s’est soustrait de la communion

et de la légitime autorité de l’Eglise. Mais dans l’ordre juridique, c’est

autre chose. L’ordre juridique établit le statut de la personne et les effets publics. Et l’Eglise n’a pas décidé que l’acte de participer à une

sainte messe célébrée par un prêtre lefebvriste, ou de recevoir la confirmation d’un évêque lefebvriste, sont en soi des actes schismatiques pour

ceux qui les accomplissent».

Tout en relevant qu’il n’est «pas acceptable que les lefebvristes affirment qu’un catholique ne peut rester fidèle à la foi qu’en suivant Lefebvre», G. Murray rappelle que la Congrégation pour la Doctrine de la Foi,

en juin 1993, a fait droit à un recours émis par Mme Morley, du diocèse de

Honolulu (Hawaii), qui avait été officiellement excommuniée par son évêque,

Mgr Joseph Ferrario, parce qu’elle collaborait à des activités d’un évêque

lefebvriste. Interrogée, la Congrégation romaine a annulé le décret d’excommunication formulé par Mgr Ferrario.

La Tradition, immuable et vivante

Dans la même livraison, «30 Giorni», un magazine mensuel dirigé par

l’ancien homme politique Giulio Andreotti, publie une interview de Bernard

Tissier de Mallerais, l’un des quatre évêques ordonnés par Mgr Lefebvre le

30 juin 1988, qui est secrétaire général de la Fraternité Saint Pie X.

Pour résumer sa pensée, Bernard Tissier de Mallerais en appelle à saint

Vincent de Lérins, un moine dont ont situe la mort en 450, connu pour son

ouvrage «Commonitorium»: «Il affirme l’immutabilité de la Tradition, explique Bernard Tissier de Mallerais, en même temps que son développement homogène», acceptant les «progrès dans la religion» dans la mesure où ceux-ci

sont «des progrès dans la foi et non des changements». Ainsi, conclut B.

Tissier de Mallerais «son immutabilité substantielle n’empêche pas la Tradition d’être vivante». (apic/cip/pr)

24 avril 1996 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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