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apic/O’Connor/Réactions

Etats-Unis: Assassinats dans des cliniques pratiquant l’avortement

Le cardinal O’Connor réagit aux accusations portées contre lui (100195)

New York, 10janvier(APIC) Le cardinal John 0’Connor, archevêque de New

York, a vigoureusement rejeté les accusations portées par un organisme de

planification familiale, Planned Parenthood, selon lesquelles les prises de

position des responsables religieux contre l’avortement avaient joué un rôle dans les assassinats perpétrés dans des cliniques pratiquant des avortements.

«Toute personne portant de telles accusations doit être vraiment

désespérée, et aurait toute ma sympathie», a-t-il déclaré le 8 janvier dans

la cathédrale St-Patrick à New York. Il a de plus dénoncé l’hypothèse selon

laquelle «tuer une personne pratiquant l’avortement est justifié pour sauver des bébés».

Le cardinal a en outre rappelé aux fidèles qu’il avait dans le passé

fait de nombreuses déclarations critiquant la peine capitale ainsi que la

violence exercée contre les personnes en raison de leur orientation sexuelle et toute autre violence verbale dans les conflits de travail.

La controverse a été provoquée par le meurtre, le 30 décembre, de deux

réceptionnistes dans des cliniques pratiquant l’avortement. L’une étant une

clinique de Planned Parenthood, l’autre est gérée par Preterm Health Services, situées dans la même rue, à Brookline, dans la région de Boston. John

C. Salvi, catholique romain de 22 ans, originaire de Hampton, New Hampshire, a été accusé de ces meurtres.

La réaction de Planned Parenthood n’a pas tardé. Dans une annonce d’une

page parue dans le «New York Times» du 5 janvier, l’organisation n’hésite

pas à faire l’amalgame. Elle écrit: «Deux femmes innocentes sont mortes aujourd’hui parce que des chefs de file de l’extrême droite religieuse mènent

à la légère une guerre des mots incitant au meurtre». Selon cette organisation, «L’exemple le plus frappant a été donné lorsque le cardinal John

O’Connor a fourni des excuses équivoques aux agresseurs en déclarant ’On ne

peut empêcher l’assassinat par l’assassinat’, considérant par là ceux qui

pratiquent l’avortement comme des assassins».

Alexander C. Sanger, président de Planned Parenthood, a également envoyé

une lettre au cardinal O’Connor le même jour, dans laquelle il développe

ces accusations, lettre qu’il a transmise aux médias.

Dans son homélie, le cardinal O’Connor n’a fait référence ni à Planned

Parenthood ni à A. Sanger, mais le porte-parole du cardinal, Joseph Zwilling, a publié une lettre très ferme dans laquelle il écrit: «J’estime que

l’attaque que vous avez fait paraître dans le New York Times est ignoble et

que votre lettre est un exercice de sophisme». Les critiques formulées par

A. Sanger se fondent sur une seule des nombreuses déclarations faites par

le cardinal O’Connor, reprise hors de son contexte, a-t-il précisé.

Après les assassinats, le cardinal Bernard Law, archevêque de Boston, a

réclamé un moratoire sur les manifestations contre l’avortement devant les

cliniques de son archidiocèse. A. Sanger demandant pour sa part au cardinal

O’Connor de lancer un appel semblable à New York. Une demande à laquelle le

cardinal a répondu en faisant à son tour une contre-proposition, précisant

qu’il réclamerait ce moratoire «à condition qu’un moratoire soit demandé

sur les avortements». (apic/eni/pr)

10 janvier 1995 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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