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France: Obsèques de François Mitterrand à Jarnac

Homélie de Mgr Dagens pour «un homme, avec son dialogue intérieur (110196)

Jarnac, 11janvier(APIC) Ce qui mesure l’oeuvre de François Mitterrand, ce

ne sont pas seulement ses combats politiques, ni l’influence de l’homme

d’Etat, c’est aussi et surtout le dialogue intérieur, ce débat avec lui-même jusqu’au bout. C’est en ces termes que Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême, a rendu hommage à l’ancien président français, au cours des obsèques célébrées en l’église Saint-Pierre de Jarnac.

Pendant que le monde politique français et de la planète, rassemblé à la

cathédrale de Notre-Dame rendait hommage à François Mitterrand, les funérailles de celui qui a présidé 14 ans durant aux destinées de la France se

déroulaient à Jarnac, conformément aux voeux du défunt.

Dans une brève homélie, l’évêque d’Angoulème a évoqué «tant d’amitiés

partagées, tant de fidélités» qui ont rassemblé sa famille et ses amis les

plus proches en l’église St-Pierre de Jarnac, sa ville natale, «dont il

était simplement fier».

Après avoir rappelé que le président Mitterrand «a marqué notre histoire, en servant sa patrie, en défendant avec acharnement les droits de tous

les hommes, en luttant contre les injustices, en encourageant l’union et la

réconciliation des peuples, en Europe et dans les autres régions du monde»,

Mgr Dagens a poursuivi: «Qui que nous soyons et quelles que soient nos convictions, nous ne pouvons pas ne pas reconnaître en lui cette foi en l’intériorité de l’homme, cette certitude selon laquelle un homme ne se réduit

jamais à ses luttes extérieures, parce que tout être humain est porteur

d’un mystère intime, ce mystère d’exister et de mourir, comme il l’a écrit

lui-même, ce mystère qui ne peut pas être aboli par la mort, parce qu’il

appelle, parce qu’il attend un accomplissement, quelque chose que la mort

met au monde, fait naître ailleurs».

Ce mystère intime, personne n’a le droit de l’évaluer à la place des autres, et encore moins de l’enfermer dans ses propres interprétations, a relevé l’évêque d’Angoulême. «Nous sommes simplement appelés à reconnaître et

à respecter le témoignage ainsi rendu, tout au long d’une vie, à la vérité

de l’homme, à travers bien des combats».

Rappelant le baptême du défunt en cette même église de Jarnac, «signe de

cette nouvelle naissance qui s’opère non plus selon les lois de la chair et

du sang, mais selon la Loi nouvelle du Don de Dieu qui est sans repentance», l’évêque d’Angoulème a conclu: «Là, nous croyons que se trouve pour

nous comme une source. Et nous osons croire que François Mitterrand, enfant

de Dieu, est passé mystérieusement du côté de la Source. Il voit, au-delà

de toute obscurité…» (apic/cip/pr)

11 janvier 1996 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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