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Polynésie: Les Marquises ont leur premier prêtre (050196)
Taiohae, 5janvier(APIC) Le 30 décembre dernier, la cathédrale de Taiohae,
dans les Iles Marquises, en Polynésie française, a vécu un événement mémorable: l’ordination du premier prêtre marquisien, Joseph Taupotini. «Un signe d’espérance à l’aube de l’an 2000», lui a écrit Jean-Paul II.
Joseph Taupotini, 31 ans, est le cadet de huit enfants dont les parents
sont décédés récemment. Né dans l’île de Huka-Hiva, il est entré très jeune
au petit séminaire à Tahiti, avant de recevoir sa formation au sacerdoce au
grand séminaire de Papeete, créé il y a dix ans par Mgr Michel Coppenrath.
Devenu diacre, il a été aumônier des jeunes à Papeete. Après son ordination, il restera encore deux ans dans la capitale de la Polynésie française
avant de recevoir une charge dans son diocèse natal.
La cérémonie d’ordination a été vécue par quelque 2’000 personnes venues
de Tahiti et des six îles des Marquises, en charters et en bateaux spéciaux
(parfois après plus de dix heures de voyage), autour des trois évêques de
Polynésie française: Mgr Guy Chevalier, évêque de Taiohae, et son
prédécesseur, Mgr Hervé Le Cléac’h – tous deux Picpus -, et Mgr Michel
Coppenrath, archevêque de Papeete, dont dépend le diocèse de Taiohae. Les
plus hautes autorités du territoire, une bonne partie du gouvernement de
Polynésie et tous les élus de l’archipel étaient également présents.
La Polynésie française, qui est un Département d’outre-Mer, comprend une
centaine d’îles et d’îlots éparpillés sur une large étendue dans le Pacifique Sud: les Iles de la Société (avec Tahiti), les Marquises, les Tuamotu
et les Gambier, les Iles sous le Vent, les Iles Australes, soit une superficie total de 4’000 km2 pour une population de quelque 170’000 habitants.
L’archipel des Marquises (1’274 km2) compte 8’000 habitants, dont 90 % sont
catholiques (le reste du territoire est majoritairement protestant).
Les débuts de l’évangélisation ont coïncidé aux Marquises avec l’arrivée
en 1838 des Pères Picpus, la congrégation du Père Damien. Le roi et la reine se convertirent en 1853. Depuis, l’Eglise catholique a joué un rôle majeur dans la sauvegarde de la culture et de la langue marquisiennes, très
différentes de celles de Tahiti, et dans l’éducation et la protection de
l’enfance. Elle a ainsi contribué à la renaissance d’un archipel qui, alors
qu’il comptait 40’000 habitants à l’arrivée des Européens, n’en comptait
plus que 3’000 à la fin du siècle dernier, notamment à cause des maladies
apportées par ces derniers. Ils sont aujourd’hui un peu plus de 8’000, tandis que le double est allé chercher du travail à Tahiti. (aoic/cip/bm/cxpr)