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apic/Reactions des sectes

Après le massacre au sein de la secte «Ordre Tradition Solaire» (071094)

Les mouvements religieux et les sectes en Suisse craignent l’amalgame

Fribourg, 7octobre(APIC) Les tragiques événements survenus dans les cantons suisses romands de Fribourg et du Valais, ainsi qu’au Canada interpellent le monde entier, des citoyens aux hommes politiques en passant par les

Eglises. Mais qu’en est-il dans les mouvements ou sectes en Suisse? Une rapide enquête montre que les uns craignent une utilisation du drame pour mener des «actions répressives», les autres estiment que rien ne changera,

comme l’affirme par exemple Heinz Bürki, responsable suisse du «Lectorium

Rosicrucianum» (Rose-Croix), à Caux.

Une remise en question des activités des «Rose-Croix»? «Non, les derniers événements ne vont rien changer pour nous», déclare H. Bürki. Selon

lui, son mouvement, fort de 800 membres en Suisse, n’a rien à craindre

quant à une possible désaffection de «ses fidèles». Pour le responsable du

«Lectorium Rosicrucianum», son organisation n’a rien à voir avec la secte

«Ordre Tradition Solaire», ni avec ses membres du reste…

Selon H. Bürki, qui ne doute pas que beaucoup de choses interviendront

ces prochaines années avec l’arrivée de l’Ere du Verseau, et notamment «la

peur dans le monde», estime que ce qui s’est passé à Fribourg et en Valais

se renouvellera dans les années à venir. Avec d’autres sectes.

Yves Nidegger, un des responsables de l’»Eglise de l’Unification» (Secte

Moon), à Genève, se sent pour sa part interpellé en tant qu’être humain par

ce drame, mais craint, comme membre de cette Eglise, des réactions sociales

et médiatiques autour de cette affaire.

Selon lui, les pouvoirs publics voudront agir… pour se donner bonne

conscience. «Je pense que les mouvements minoritaires risquent d’en souffrir d’une manière ou d’une autre». Les pouvoirs publics, dit-il, souhaiteront faire quelque chose… et ce quelque chose aura probablement un caractère répressif.

L’Eglise de l’Unification compte en Suisse 120 personnes qui ont des

responsabilités, «sans parler du grand nombre gravitant autour», déclare

Yves Nidegger. Qui admet craindre pour elles les retombées négatives et les

amalgames de l’opinion après les événements de Cheiry et des Granges-surSalvan.

A l’abri de la planète terre

Interpellé? Jean-Luc Garant, missionnaire à Genève de l’»Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours» (Les Mormons), ne connaît rien du

drame qui a frappé les communes fribourgeoise et valaisanne. «Je ne suis

pas très au courant, pouvez-vous me l’expliquer?» A l’abri de la planète

terre, il estime, après explications, que son travail de missionnaire pourrait être rendu plus difficile au niveau du contact avec les gens, «qui seront maintenant encore un peu plus réticents. C’est vrai qu’un amalgame

possible est à prévoir. Les gens ne veulent plus entendre parler de sectes… ils ont un peu peur. Quant à nos fidèles…. aucun risque de désaffection…. Ils connaissent ce que nous propageons». Selon un porte-parole

de l’Eglise des Mormons, la Suisse compterait quelque 6’000 fidèles.

Secrétaire du président de l’Eglise de scientologie en Suisse, Manfred

Utzinger, de Zurich, redoute également que les médias mettent à l’avenir

toutes les religions minoritaires dans le même panier. «Déjà que l’opinion

est défavorable et critique vis-à-vis des minorités religieuses. Les

«scientologues» sont, selon lui, entre 2’000 et 5’000 en Suisse. Il relève

que la problématique de la fin du monde ne joue aucun rôle dans son mouvement: «La scientologie n’a rien de tel dans son enseignement». (apic/pr)

7 octobre 1994 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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