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apic/Sion/ missionnaires en congé

Aigle: Rencontre de missionnaires en congé du diocèse de Sion (290895)

Un autre regard sur la mission

Aigle, 29août(APIC) Une douzaine de missionnaires en congé originaires du

diocèse de Sion se sont retrouvés samedi à Aigle autour de Mgr Norbert

Brunner. Invités par la Fédération des centres missionnaires du Valais, la

paroisse d’Aigle et les missions linguistiques, les missionnaires ont partagé leurs expériences, leurs joies et leurs questions.

Ouvrant la rencontre, Antoine Ernst, président du Conseil de paroisse

d’Aigle, a souligné que l’échange avec les missionnaires offre de certains

pays une image différente de celle que rapportent les médias. Les missionnaires, loin de pratiquer le prosélytisme, sont «des témoins de l’amour,

des serviteurs des populations qu’ils rencontrent dans le respect. Il se

crée ainsi des relations enrichissantes. Face au défaitisme ambiant, «ils

sèment l’espérance à tous vents».

De l’Indonésie au Nigéria, douze missionnaires ont partagé leurs expériences en un tour du monde enrichissant. Soeur Sophie Formaz, religieuse

de Ste Jeanne-Antide, a présenté son travail avec les tribus primitives au

coeur de l’île de Bornéo. Soeur Marie-Pascale Udrisard, religieuse de StJoseph d’Annecy, a parlé de la promotion de la femme au Ségégal où la congrégation a ouvert un noviciat en 1990. En Guinée le Père André Mettan,

spiritain, enseigne le catéchisme à l’école primaire dans un milieu fortement islamisé. «On est un peu noyé», avoue-t-il sans se départir de son

enthousiasme communicatif.

Encourager les gens à se prendre en mains

Pour Luc Dubuis, jeune spiritain en mission depuis trois ans au Cameroun, dans un diocèse isolé aussi étendu que la Suisse, il faut encourager

les chrétiens à être missionnaires. Son confrère Lucien Favre, a évoqué

l’Eglise du Congo en plein essor. «Nous, missionnaires, passons la main. Il

y a beaucoup de jeunes prêtres congolais». Il anime en collaboration avec

une ONG française un centre de formation agricole qui acceuille une vingtaine de jeunes pour des stages de quatre mois.

Jean Marie Gabioud, Père blanc, est professeur au séminaire de Bukavu, à

la frontière du Zaïre et du Rwanda. Si les événements du Rwanda n’ont pas

empéché le déroulement des cours, ils ont eu des répercussions sur les

esprits et ont aggravé la situation déjà précaire de la région. L’insécurité est grande, les infrastructures se détériorent à vue d’oeil. «Nous sommes dépassés par l’ampleur des événements, avoue-t-il Nous ne sommes jamais

à l’abri d’une attaque.» Le Père Gabioud y retournera cependant cet automne.

Le Père René Logean, missionnaire à Madagascar, a dénoncé la paupérisation croissante du pays et la centralisation excessive. A la Réunion, le

Père Théophane Rey forme des missionnaires pour le Pakistan et la Nouvelle

Calédonie. Il dit l’espoir que constitue pour l’Eglise l’envoi des missionnaires du Sud vers le Sud. Soeur Lydia Fairn, hospitalière de Sion en mission à la Guadeloupe, a dit sa joie de vivre dans une Eglise en marche dynamique qui vient d’achever un synode diocésain.

«Quant on se met du côté des pauvres, on fait de la politique. Quant on

se tait, on en fait aussi.» Missionnaire en Haïti, le Père Wener Arnold ne

mâche pas ses mots. Il est heureux de voir les gens, en dépit de l’exploitation et de la terreur, s’engager à bâtir l’Eglise, même si leur situation

est peu comprise par la hiérarchie. Au Brésil Soeur Anny Rouiller, religieuse de la Ste Famille, collabore avec la Conférence des évêques et l’UNICEF dans le domaine de la santé. Elle admire le sens du partage et de la

fête du peuple brésilien, sa joie de vivre et sa capacité à endurer la

souffrance. Soeur Arlette Rey travaille à Yamassoukro en Côte d’Ivoire à

enraciner la Parole. Le Père Patrice Gasser, de retour du Nigéria depuis

quelques temps, a décrit la situation «peu réjouisssante» de ce pays

d’Afrique centrale.

Prenant la parole, Mgr Norbert Brunner, a rappelé combien «nous avons

besoin de l’expérience des missionnaires pour fortifier notre foi». L’évêque de Sion a présenté ses priorités pastorales en particulier la famille,

pour faire des parents les premiers éducateurs de la foi. Lors de la messe

qui a mis un terme à la rencontre, Mgr Brunner a souligné qu’une telle

journée est une invitation à une ouverture universelle. Il a remercié les

missionnaires présents «dont l’engagement nous interpelle, nous invite à

témoigner de l’Evangile au quotidien». (apic/id/cor/mp)

29 août 1995 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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