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apic/Suisse/ Béatifications

Suisse: Marguerite Bays béatifiée le 29 octobre (020395)

En compagnie de Mère Marie-Thérèse Scherer et de Mère Maria Bernarda Bütler

Fribourg, 2mars(APIC) L’humble couturière de Siviriez, Marguerite Bays,

morte en 1879, sera béatifiée par le pape le 29 octobre prochain à Rome.

Elle sera élévée à l’honneur des autels en même temps que Mère Marie-Thérèse Scherer, fondatrice des soeurs de la charité de la Sainte-Croix d’Ingenbohl, et Mère Maria Bernarda Bütler, fondatrice des Missionnaires franciscaines en Colombie. L’annonce a été faite jeudi par Mgr Henri Salina, président de la Conférence des évêques suisses.

La béatification de Marguerite Bays couronne un long procès entamé en

1929 déjà et dont la dernière étape a été en décembre 1993 la reconnaissance d’un miracle. Cette femme, laïque, contemplative et missionnaire est

aujourd’hui proposée officiellement comme un modèle de vie chrétienne.

Deuxième enfant d’une famille d’agriculteurs, Marguerite Bays est née en

1815 à la Pierraz, un hameau de la commune fribourgeoise de

Chavannes-les-Forts. «Ayant mis Dieu en premier» dans sa vie, selon

l’expression de Mgr Mamie lors du centenaire de sa mort, Marguerite Bays

choisit de rester laïque et célibataire se sachant l’âme de la famille.

Elle peut être considérée comme l’une des premières à comprendre la

responsabilité des laïcs dans l’Eglise.

Humble couturière à domicile, paysanne, elle developpe un véritable

esprit missionnaire auprès des gens de la région. «Goton de la Pierraz»

ainsi qu’on la nomme acquiert rapidement une réputation de sagesse et de

sainteté. Atteinte d’un cancer aux intestins en 1854, Marguerite Bays, jusqu’à sa mort le 27 juin 1879, bien que guérie du cancer, ne recrouvra jamais la santé. Souhaitant être intimement associée à la passion du Christ,

Marguerite Bays fut marquée des stigmates et vivait chaque vendredi quelques heures d’extase. Marguerite Bays n’a rien laissé d’autre que le témoignage de sa foi simple et profonce. Ni écrits, ni fondation, ni mouvement.

Mère Marie-Thérèse Scherer, au service des pauvres et des malades

Marie-Thérèse Scherer appartient à la même génération que Marguerite

Bays. Elle aussi est issue d’une famille paysanne, de Meggen, dans le canton de Lucerne. Née en 1825, elle n’a que huit ans lorsqu’elle perd son père. A seize ans, elle est envoyée pour se former à l’hôpital des Bourgeois

de Lucerne, où elle a ses premiers contacts avec les malades et les pauvres. En 1845, elle entre dans la Congrégation des soeurs de la SainteCroix que vient de fonder le Père capucin Théodose Fiorentini.

En 1856, la fondation se scinde en deux congrégations, l’une se consacre

plutôt à l’enseignement, l’autre, celle de Marie Thérèse Scherer, aux oeuvres de charité. En 1857, la jeune femme est élue supérieure générale de la

nouvelle Congrégation des soeurs de la Sainte-Croix d’Ingenbohl, du nom du

lieu de la Maison-mère. La Congrégation connaît une rapide extension, malgré les conflits et les difficultés qui secouent l’Europe en cette seconde

moitié du XIXe siècle. A la mort de Mère Marie-Thérèse en 1888, la Congrégation compte 1’600 religieuses. Aujourd’hui, les soeurs d’Ingenbohl sont

environ 5’500 à honorer avec fierté la mémoire de leur co-fondatrice.

Mère Maria Bernarda Bütler fonde une congrégation en Colombie

Maria Bernarda Bütler, la troisième suissesse béatifiée, fait partie de

la catégorie des grands missionnaires. Née en 1848, dans le village d’Auw,

en Argovie, elle entre en 1867 chez les capucines du couvent de Maria Hilf,

à Altstätten, dans le canton de St-Gall. Elue supérieure de la communauté

en 1880, rien ne la destine a priori à la mission lontaine. Comme la communauté attire plus de postulantes qu’elle n’a le droit d’en accepter – à

cette époque du Kulturkampf le nombres des religieuses est strictement limité – on décide d’émigrer en Amérique latine.

Mère Maria Bernarda quitte la Suisse en 1888. Après un séjour de quelques années en Equateur, les soeurs sont chassées par une vague de persécution anticatholique et trouvent refuge à Carthagène, sur la côte des

Caraïbes, au nord de la Colombie. C’est là qu’elle fonde la Congrégation

des soeurs franciscaines missionnaires de Marie auxiliatrice. C’est également là qu’elle meurt en 1924 et qu’elle est enterrée. Aujourd’hui la Congrégation compte plus de 800 religieuses dans cinq provinces. (apic/mp)

L’APIC tient à disposition de ses lecteurs un reportage plus complet sur la

vie de Marguerite Bays, le pèlerinage actuel à la Pierraz, l’histoire du

procès de la béatification et le «fameux» miracle de la Dent-de-Lys. On

peut l’obtenir sur simple demande téléphonique au 037 86 48 11.

Un second reportage concernant Mère Marie-Thérèse Scherer est également

disponible à l’APIC.

2 mars 1995 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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