Tibet: une lutte pour le pouvoir entre chefs (060694)
apic/Tibet/querellle bouddhiste
religieux bouddhistes fait le jeu de Pékin
Pékin, 6juin(APIC) La presse chinoise donne ces jours une grande place à
un différend survenu entre moines bouddhistes au Tibet au sujet de la réincarnation de l’un des chefs les plus puissants du bouddhisme tibétain le
seizième Gyalwa Karmapa. Le Karmapa est le chef de l’ordre Karma Kagyu dont
le siège était au monastère Tsurphu de Lhassa jusqu’à l’entrée des troupes
chinoises au Tibet en 1959.
Le seizième Karmapa s’enfuit alors et alla établir son quartier général
d’exil au monastère de Rumtek au Sikkim. Il mourut en 1981. En 1992 deux
régents du monastère de Rumtek, Tai Situpa et Gyaltsap, identifièrent comme
la réincarnation du seizième Karmapa un garçon âgé de sept ans qui vivait
au Tibet, Ugyen Thinlay Dorji. Le conflit actuel est survenu quand un troisième régent, Sharmapa Rimpoche, a indentifié un nommé Tehzing Chentze comme le vrai karmapa réincarné.
Dans un communiqué reproduit par «Chine nouvelle», le monastère de Tsuphu affirme que Dorji est le dix-septième Karmapa et taxe de fraude montée
avec des documents fabriqués la désignation de son rival. Sharmapa aurait
fait son choix sans consultation avant de faire passer son candidat hors du
Tibet.
L’enjeu de la querelle
L’enjeu de la querelle est le contrôle de l’ordre Kagyu et du patrimoine
du monastère de Rumtek. La désignation de Dorji a été acceptée par le Dalaï
Lama et par le Bureau des affaires religieuses de Chine. Depuis l’échec de
l’insurrection tibétaine en 1959, c’est la première fois que le chef spirituel tibétain en exil et Pékin sont d’accord sur le sucesseur spirituel
d’un lama défunt. Toutefois le gouvernement chinois approuve si bien le
choix de Dorji qu’il semble répugner à le laisser aller au Sikkim. Des observateurs se demandent si le pouvoir n’essaye pas d’influencer le futur
chef d’une importante école du bouddhisme tibétain qui pourrait rivaliser
avec le Dalaï Lama.
Pékin dirige actuellement l’enquête destinée à trouver celui qui réincarna le deuxième chef tibétain par la puissance, le Panchen Lama. Celui-ci
était resté au Tibet après la fuite du Dalaï Lama en 1959. Il avait coopéré
avec le parti communiste et soutenu la présence chinoise au Tibet jusqu’à
sa mort en 1959. La querelle de sucession dans l’ordre Karma Kagyu que le
«China Daily» vient de rapporter en première page donne peut-être à Pékin
l’espoir qu’elle fera surgir un leader tibétain prochinois, comme l’ancien
Panchen Lama. (apic/eda/ba)