Condamnation par le Vatican de la voyante grecque-orthodoxe Vassula Ryden
apic/Vassula Ryden
Ses partisans catholiques contre-attaquent
Fribourg, 10janvier(APIC) Les partisans de Vassula Ryden contre-attaquent. La condamnation par le Vatican de la voyante grecque-orthodoxe est
dénuée de tout validité, affirment-ils.
L’Association «La Vraie Vie en Dieu» présidée par Le Père Michael O’Caroll, membre de la Congrégation du St-Esprit (CSSp), dénonce la violation
des principes de base du droit universel et du droit canon. Dans un appel,
l’Association invite tous les catholiques à s’opposer à cette notification
et à réclamer son retrait immédiat.
Vassula Ryden s’est fait connaître depuis une dizaine d’années en Suisse
où elle réside, et dans le monde entier, à travers ses «messages» attribués
à des révélations directes du Christ, de la Vierge et des saints. Outre son
oeuvre écrite, publiée sous le titre «La Vraie Vie en Dieu» et traduite en
25 langues, Vassula Ryden donne de nombreuses conférences dans les cinq
continents rassemblant régulièrement plusieurs milliers de personnes.
Inquiète, semble-t-il, de la notoriété grandissante de cette voyante
grecque-orthodoxe, la Congrégation pour la doctrine de la foi a publié en
octobre une note niant le caractère surnaturel de son message et invitant
les évêques à n’accorder aucune place dans leur diocèse à la diffusion de
ses idées.
Dans un communiqué, l’Association souligne que le document de la Congrégation romaine ne peut avoir de validité car il viole en plusieurs points
les principes généraux du droit: «Il diffame une personne sur la base de
griefs faux ou infondés»; il viole un principe fondamental du droit universel et du droit canon en difammant cette personne sans l’avoir ni prévenue,
ni fourni la moindre occasion de se défendre; il exclut tous les témoins,
(notamment le Père O’Caroll témoin principal ndr) et viole un récent accord
mutuel signé par les représentants autorisés de l’Eglise catholique et de
l’Eglise orthodoxe. Enfin, dit le communiqué, ce document n’est pas signé.
Mme Vassula Ryden a été condamnée non seulement sans être entendue, mais
sans même avoir été prévenue, insiste le Père O’Caroll. «Jamais les théologiens catholiques condamnés par l’Eglise n’ont été traités de la sorte.»
Alors que le droit canon prévoit explicitement le respect de la réputation
des personnes (can 220).
«La notification romaine ignore le droit canon»
Le contenu de la notification appelle lui aussi une vigoureuse protestation de l’Association. Ainsi en disant que Vassula Ryden «suscite dans différents milieux de l’Eglise catholique un profond étonnemment car elle participe habituellement aux sacrements de l’Eglise catholique, bien qu’étant
grecque-orthodoxe», la notification ignore l’article 844,3 du droit canon.
Cet article autorise expressément les fidèles orthodoxes à pratiquer les
sacrements catholiques, note l’Association.
En tant que principal témoin, le Père O’Caroll nie avec fermeté «l’effet
négatif de l’activité de Vassula Ryden». Le religieux assure que les messages de Vassula ont «provoqué de nombreuses conversions et ont ramené de
nombreux fidèles à la pratique des sacrements de l’Eglise». Le communiqué
précise en outre que «Mme Ryden a renoncé à tous ses droits d’auteur sur
son oeuvre».
A propos du «caractère suspect des modalités selon lesquelles ont lieu
les présumées révélations», l’Association relève que «celles-ci ont débutés
depuis plus de dix ans et ont été validées par plusieurs spécialistes, notamment des graphologues et des exorcistes expérimentés». Pour les partisans de Vassula, ces manifestations sont un des ’charismes’ dont parlent de
nombreux documents du magistère catholique.
En condamnant un membre de l’Eglise orthodoxe, la notification constitue
pour l’Association une violation de l’article 29 de la ’Déclaration de Balamand’ signée en 1993 entre catholiques et orthodoxes. Aux yeux du Père
O’Caroll, cette notification pourrait même devenir un obstacle au dialogue
oecuménique avec l’orthodoxie.
Le Père O’Caroll conclut en annonçant la parution d’un livre sur la
question, tout en attestant de sa parfaite loyauté envers le magistère de
l’Eglise catholique. (apic/com/mp)