Appel de l'ambassadeur d’Israël près le Saint-Siège à lutter contre l’intolérance religieuse

Le Vatican et Israël doivent lutter ensemble contre «l’intolérance religieuse» et le fondamentalisme, a estimé Oren David, ambassadeur israélien près le Saint-Siège, dans un entretien accordé à l’agence italienne SIR le 8 avril 2019.

L’année 2019 marque les 25 ans des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et Israël. A cette occasion, l’ambassadeur est revenu sur l’état de relations entre les deux Etats ainsi que sur les nouveaux objectifs. En 1993, sous le pontificat de Jean Paul II (1978-2005), la signature historique d’un «Accord fondamental» marquait le début d’un lien «unique et profond», a-t-il ainsi estimé. Ce dialogue et cette «confiance réciproque» ont été ensuite nourris par les voyages des trois derniers papes.

Rejet unanime de l’antisémitisme

Le Vatican et Israël doivent «approfondir» encore leur lutte commune contre l’antisémitisme, qui représente une «grande préoccupation» du pape François, et contre le négationnisme. «Il est certain qu’Israël et le Saint-Siège peuvent faire beaucoup pour lutter contre l’intolérance religieuse afin de dissiper des prétextes au terrorisme fondamentaliste», a ainsi affirmé le diplomate. Ce terrorisme n’est pas qu’une menace pour Israël, a-t-il encore indiqué, mais pour toutes les démocraties.

Le 8 mars dernier, a encore rappelé le diplomate, le pape François a reçu en audience privée le Jewish American Committee. Pour un chrétien, avait-il alors déclaré, «toute forme d’antisémitisme représente une négation de ses origines, une contradiction absolue».

Du discours à la réalité

Rappelons que malgré le discours officiel la «confiance réciproque», l’Etat d’Israël et le Saint-Siège négocient depuis 1999 – sans résultat tangible – un accord sur le statut juridique et financier de l’Eglise catholique dans le pays.

Les chefs des Eglises grecque orthodoxe, arménienne et catholique à Jérusalem ont dénoncé «une attaque systématique et sans précédent contre les chrétiens de Terre Sainte» portée par le gouvernement israélien, rapportait le 19 juin 2018 terrasanta.net, le site de la Custodie franciscaine de Terre Sainte à Jérusalem.

En février 2018, en signe de protestation, les Eglises avaient fermé la basilique du Saint-Sépulcre de Jérusalem Photo: wikimedia commons Berthold Werner CC BY-SA 3.0

«Volonté confiscatoire de l’Etat israélien»

Les responsables des Eglises chrétiennes de la cité sainte avaient pris la décision exceptionnelle de fermer l’église du Saint-Sépulcre du 27 au 29 février 2018 pour protester contre les taxes que la municipalité de Jérusalem voulait imposer sur les biens ecclésiastiques, parlant de «volonté confiscatoire de l’Etat israélien».

Les Eglises de Jérusalem estimaient alors que «certains éléments au sein du gouvernement israélien tentent toujours de promouvoir la division et le racisme, sapant ainsi le statu quo en ciblant la communauté chrétienne sur la base de considérations étrangères et populistes». Au vu du résultat des élections israéliennes du 9 avril 2019, elles ont encore davantage de raisons de craindre pour leur avenir en Terre Sainte. (cath.ch/imedia/cb/be)

Oren David, ambassadeur israélien près le Saint-Siège | © ZENIT-cc-1
10 avril 2019 | 11:31
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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