Appel pour sept prêtres et pasteurs emprisonnés en Érythrée depuis 2004
Un consortium d’organisations chrétiennes a appelé à la libération de sept prêtres et pasteurs emprisonnés, sans inculpation ni jugement, depuis 21 ans en Érythrée. Ce pays est considéré par la Commission américaine pour la liberté religieuse internationale comme l’un des «pires au monde» en la matière.
La Commission américaine pour la liberté religieuse internationale (USCIRF) indique que seuls quatre groupes religieux sont officiellement reconnus en Érythrée: les coptes orthodoxes, les musulmans sunnites, les catholiques romains et les membres de l’Église évangélique d’Érythrée, affiliée à l’Église luthérienne. Malgré cette reconnaissance, leurs membres sont régulièrement «persécutés», dénonce l’USCIRF dans son rapport 2023.
A l’occasion de la Journée internationale de commémoration des personnes victimes de violences en raison de leur religion ou de leurs convictions, célébrée le 22 août, plusieurs organisations non gouvernementales chrétiennes se sont mobilisées pour la libération de sept personnes détenues depuis 2004 en raison de leurs activités religieuses. Il s’agit, entre autres, de Voices for justice, Portes ouvertes et 21 Wilberforce.
Au centre de Wengel Mermera
Parmi les sept religieux détenus se trouvent trois prêtres de l’Église orthodoxe, majoritaire en Érythrée et en Éthiopie: Futsum Gebrenegus, Tekleab Menghisteab et Gebremedhin Gebregiorgis. Tous les trois ont été arrêtés le 19 novembre 2004 pour avoir participé à un mouvement de réveil de leur Église. Les quatre autres sont: le révérend Haile Naizge, de l’Église du Plein évangile, arrêté le 23 mai 2004 lors d’un raid à son domicile, Kiflu Gebremeskel, de l’Alliance évangélique érythréenne (pourtant reconnue), lui aussi arrêté à son domicile, Million Gebreselassie, de l’Église Rhema, interpellé à un poste de contrôle, et Kidane Weldou, pasteur de l’Église d’Asmara, enlevé le 20 mars 2005 dans les rues d’Asmara, la capitale.
Tous seraient détenus au centre de haute sécurité de Wengel Mermera, dans «des conditions éprouvantes». Trois d’entre eux, comme Kiflu Gebremeskel, souffrent d’hypertension et de diabète liés au stress de leur détention, rapporte sur son site Portes ouvertes suisse.
Pour le Directeur général de Portes Ouvertes France, David Haemerlin, «les conditions de détention en Érythrée sont terribles. Les autorités ont l’habitude, en particulier, d’enfermer les détenus dans des containers métalliques, utilisés normalement au transport maritime de marchandises, ou alors dans le désert érythréen, là où le soleil frappe fort. C’est une véritable torture». Ces conditions de détention sont aussi régulièrement dénoncées par Amnesty internationale. (cath.ch/ibc)