Après le viol et la mort d’une fillette de 11 ans
Indonésie: Des représentants de l’Etat «justifient» les violences sexuelles contre les femmes
Djakarta, 16 janvier 2013 (Apic) «Les victimes autant que les violeurs jouissent de l’acte», a récemment déclaré un juge indonésien. De nombreux habitants de l’archipel se sont indignés face à ces «justifications» de violences sexuelles venant de fonctionnaires de l’Etat. Ces controverses interviennent après la mort, le 6 janvier 2013, d’une fillette de 11 ans victime d’un viol collectif à Djakarta, la capitale.
C’est devant une commission parlementaire indonésienne que le juge Daming Sunusi a prononcé son «bon mot» à propos des femmes violées, rapporte le 15 janvier 2013 l’agence d’information catholique «Asia News». Le magistrat a encore affirmé que le viol ne devait pas être puni de la peine de mort. L’agence rapporte également que, loin de s’indigner des déclarations du juge, les membres du comité ont simplement ri à sa «blague».
Culpabilisation des victimes
D’autres remarques visant à minimiser la responsabilité des auteurs de crimes sexuels ont été relevées ces derniers jours, en Indonésie. Ramli Mansur, Régent du Nord-Aceh, région de Sumatra qui applique la charia (loi islamique), a récemment affirmé que les «femmes sexy sont facilement sujettes au viol», parce que leurs tenues sont «non-islamiques». A ses yeux, ces femmes «recherchent à être violées, même collectivement».
Le gouvernement central indonésien a affirmé que les mots du politicien avaient été déformés, et qu’il voulait simplement encourager les femmes de sa région à se vêtir de manière «plus islamique».
Une société indifférente
De nombreux indonésiens et des groupes de défense des droits humains se sont offusqués sur internet de ces déclarations. Tout en demandant aux auteurs des excuses, ils ont stigmatisé la «superficialité et l’indifférence» avec laquelle la société indonésienne a répondu aux récents événements concernant des violences sexuelles.
Le 6 janvier dernier, une fillette de 11 ans est décédée à Djakarta, après avoir été violée par une bande de voyous. (apic/asianews/rz)