Belgique: Le cardinal Godfried Danneels fête ses 80 ans

Archevêque de Malines-Bruxelles pendant plus de 30 ans

Rome/Bruxelles, 3 juin 2013 (Apic) Le cardinal belge Godfried Danneels, ancien archevêque de Malines-Bruxelles, fête ses 80 ans le 4 juin 2013. Dès lors, le collège cardinalice ne comptera plus que 112 cardinaux électeurs. Le prélat belge est notamment connu pour ses positions libérales sur les questions de société.

Godfried Danneels est né en 1933 à Kanegem, dans la province de Flandre-Orientale. Après des études secondaires au collège Saint-Joseph de Tielt, il obtient en 1954 une licence en théologie à l’Institut supérieur de philosophie de l’Université catholique de Louvain. Il est ordonné prêtre le 17 août 1957 à l’âge de 24 ans.

En 1959, le Père Danneels devient directeur spirituel du grand séminaire de Bruges et, 10 ans plus tard, professeur de théologie à l’Université catholique de Louvain. En 1961, il obtient un doctorat à l’Université pontificale grégorienne, à Rome.

Nommé évêque d’Anvers le 4 novembre 1977 par Paul VI, il est consacré le 18 décembre suivant. Durant les 2 années passées à la tête du diocèse, il consacre beaucoup de temps à la direction spirituelle des prêtres et à la pastorale. Il travaille ainsi de manière assidue à une collaboration accrue entre prêtres et laïcs.

En 1979, le pape Jean Paul II le nomme archevêque de Malines-Bruxelles, à la place du cardinal Suenens. Il est également nommé, le 15 septembre 1980, évêque aux armées. La même année, il est président délégué, avec le cardinal Willebrands, de l’Assemblée spéciale du Synode des évêques pour les Pays-Bas.

Un long règne comme primat de Belgique

Lors du consistoire du 2 février 1983, à l’âge de 49 ans, Mgr Danneels est créé cardinal par Jean Paul II. Il est président de la Conférence épiscopale belge de 1980 à 2009. En 2010, le cardinal Danneels est remplacé par Mgr André-Mutien Léonard à la tête de l’archevêché de Malines-Bruxelles, au terme d’un règne de plus de 30 ans.

Durant ces dernières années, le cardinal Danneels s’est fait remarquer pour ses positions libérales en matière de questions de société. C’est ainsi qu’il s’est prononcé en faveur du recours au préservatif comme un moindre mal dans certains cas. Il est également en faveur d’une forme d’union pour les homosexuels qui soit semblable au mariage mais qui n’en porte pas le nom.

Le nom du cardinal Danneels a également été cité lors de «l’Affaire Vangheluwe», du nom de l’ancien évêque de Bruges contraint de démissionner en 2010 pour avoir abusé sexuellement de son neveu pendant de nombreuses années. Il lui a été reproché d’avoir cherché pendant un temps à ne pas ébruiter cette affaire.

L’ancien primat de Belgique a participé, en tant qu’électeur, aux conclaves de 2005 et de 2013. Le cardinal Danneels, s’il a semblé peu favorable à l’élection du cardinal Ratzinger, ne cache pas son admiration pour le pape François. Le prochain prélat à fêter ses 80 ans sera le cardinal chilien Francisco Javier Errazuriz Ossa, archevêque émérite de Santiago du Chili, le 5 septembre 2013. (apic/imedia/gg/cp/be)

Encadré

Pour Mgr Danneels, on ne peut pas réduire une personne à son orientation sexuelle

Interrogé par le quotidien belge «Le Soir» (www.lesoir.be, samedi 1er juin 2013) sur l’ouverture du mariage civil aux homosexuels, le cardinal a répondu «qu’on ne doit pas renoncer à sa morale, mais qu’il faut trouver un moyen de la rendre crédible et vraisemblable. Si un Etat ouvre le mariage civil aux homosexuels, alors c’est le problème de cet Etat». Le cardinal ajoute dans cette interview qu’on ne peut pas réduire une personne à son orientation sexuelle et que l’Eglise prend aujourd’hui en compte, de manière plus nuancée «les personnes dans leur globalité au lieu de se limiter aveuglément aux principes moraux».

Le cardinal affirme que l’Eglise «ne s’est jamais opposée au fait qu’il existe une sorte de ’mariage’ entre les homosexuels – mais on parle donc d’une sorte de mariage. Il ne s’agit pas du vrai mariage entre un homme et une femme, donc il faut trouver un autre mot pour le dictionnaire. Mais que ce soit légal, qu’on le rende légitime par une loi, l’Eglise n’a rien à dire là-dessus». (apic/lesoir/be)

3 juin 2013 | 12:34
par webmaster@kath.ch
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