Argentine: Décès de la fondatrice du mouvement des «folles de la Place de Mai»
Elle avait bravé les tortionnaires militaires de son pays
Buenos Aires, 24 juillet 2002 (APIC) Maria Adela Gard de Antokoletz, l’une des fondatrices des Mères de la «Plaza de Mayo», est décédée à Buenos Aires, à l’âge de 95 ans. Elle fit partie du premier groupe «historique» des treize «madres» qui eurent le courage de défier la dernière dictature militaire (1976-1983) en se rassemblent sur la Place pour exiger des tortionnaires militaires des informations sur le sort de leurs enfants disparus. C’était le 30 avril 1977.
D’autres «folles de la Place de Mai» étaient à ses côtés: Azucena Villaflor de Vicenti, Josefa de Noia, Raquel de Caimi, Beatriz de Neuhaus, Delicia de Gonzalez, Raquel Arcusin, Haydee de Garcia Buela, Mirta de Varavalle, Berta de Brawerman, et les trois soeurs de Maria Adela (Candida Felicia, Maria Mercedes et Julia Gard).
Son fils Daniel Victor Antokoletz, avocat et défenseur des doits de l’homme, fut enlevé en novembre 1976 par les hommes de la tristement célèbre ESNA, l’Ecole de Mécanique de la Marine. Ses recherches, entravées de tous côtés, y compris par l’hostilité de son époux, n’aboutirent à rien.
Dans ce qui est considéré comme son «testament moral», Maria Adela Gard de Antokoletz affirme que les Mères de la «Plaza de Mayo» (qui se réunissent encore aujourd’hui tous les jeudis, la tête couverte d’un fichu) ont conservé leurs principes originels malgré leur division en deux groupes (l’un d’entre eux est guidé par Hebe de Bonafini). «La recherche de la vérité et de la justice» avait un jour déclaré Maria Adela Gard de Antokoletz, «ne se termine qu’à la fin de la vie. (apic/misna/pr)