Argentine: Militaires de la dictature devant leurs juges
Buenos Aires, 11 juillet 2007 (Apic) Les procès contre 10 chefs de la dernière dictature (1976-1990) ont commencé mardi à Buenos Aires, en Argentine. Il s’agit des premiers responsables à avoir été soumis à un jugement – après l’annulation des «lois du pardon» – pour atteintes aux droits de l’homme. L’ancien chef de l’armée, Cristino Nicolaides, et les autres prévenus, dont 7 colonels, sont accusés de l’enlèvement de six membres de l’organisation dissoute de la guérilla des «Montoneros» en 1980, dont cinq «desaparecidos» (personnes portées disparues). «Ce débat a une valeur symbolique car Cristino Nicolaides est le seul chef de l’armée qui n’ait pas été jugé dans le «Procès des Juntes» de 1985, a rappelé le journaliste et politologue Horacio Verbitsky, président du «Centre d’études légales et sociales» (Cels). Les victimes ont été vues la dernière fois dans un centre clandestin de détention aménagé à Campo de Mayo, dans la province de Buenos Aires, où s’élevait la base principale de l’armée du régime. Depuis l’annulation des lois d’»Obéissance due» et de «Point Final», décidée en 2003 par le Parlement et ratifiée en 2005 par la Cour Suprême, seuls d’anciens policiers avaient été jugés: la condamnation à perpétuité, à la fin de 2006, infligée à Miguel Etchecolatz, ex-chef de la police «Bonaerense», avait représenté une décision à portée historique. (apic/misna/pr)