Argovie: L’UDC fait à nouveau scandale avec une campagne d’affichage
«Maria au lieu de la charia»
Aarau, 13 février 2009 (Apic) La section du district argovien de Bremgarten de l’UDC (Union démocrate du Centre) met sa campagne d’élection au Grand Conseil sur le mode de la provocation. Depuis le 10 février, elle a placardé des affiches invitant les citoyens à opter pour «Maria au lieu de la charia». L’Eglise catholique dénonce le caractère xénophobe de cette campagne.
L’affiche en question présente sur sa gauche une femme souriante avec des longs cheveux bruns clairs et sur sa droite une femme dont le visage et la tête sont entièrement couverts d’un tchador. Les yeux apparaissent derrière des petits barreaux verticaux. Un slogan sépare ces deux images: «Maria statt Scharia!». (Maria au lieu de la charia).
«Nous ne voulons offenser personne et nous respectons la liberté de religion», affirme le président de l’UDC locale, Erwin Meier, le 10 février dans le «Tages Anzeiger». L’UDC affirme même qu’il entend ainsi mettre un frein à la «discrimination à l’égard des musulmanes» et se présente comme un parti engagé pour le droit des femmes.
La section de Bremgarten de l’UDC est habituée à ce genre de provocation. Lors des élections au Conseil national 2007, il a lancé cette question provocante.»Baden oder Bagdad?». Cette campagne avait fait l’objet d’une plainte au Tribunal fédéral.
Profanation du nom de Marie
L’Eglise catholique romaine du canton d’Argovie a dénoncé la campagne d’affichage de l’UDC. L’affiche en question crée une polarisation et provoque «des émotions xénophobes», affirme l’Eglise dans un communiqué diffusé le 12 février. «L’opposition entre la charia et Marie relève de l’ironie religieuse et profane le nom d’une femme qui, pour beaucoup de fidèles, représente avec Jésus une figure centrale de la foi chrétienne». Au lieu de s’engager en faveur d’une cohabitation pacifique, l’affiche crée des divergences et provoque ainsi des conflits, estime l’Eglise catholique en Argovie. Le message est signé par la présidente du Conseil de l’Eglise cantonale, Barbara Kühne-Cavelti, et par le vicaire épiscopal Erich Häring. Tous deux se disent persuadés que l’immense majorité des musulmans vivant dans le canton sont bien intégrés dans la société et n’ont aucunement la prétention de remplacer nos lois par la charia. (apic/bal/bb)