Arménie: Mgr Karekin II élu catholicos de l’Eglise apostolique arménienne
Erevan, 5avril(APIC) Mgr Karekin II, catholicos arménien de Cilicie, a
été élu mercredi à Etchmiadzin 131e Catholicos suprême de l’Eglise apostolique arménienne. Mgr Karekin II succède à Mgr Vasken Ier, décédé en août
dernier. Le nouveau chef de l’Eglise arménienne a été élu au troisième tour
du scrutin par un concile général regroupant les 45 évêques arméniens ainsi
que plus de 300 représentants des prêtres et des laïcs. L’intronisation de
Mgr Karekin aura lieu le dimanche 9 avril dans la cathédrale d’Etchmiadzin,
à une vingtaine de kilomètres d’Erevan, la capitale arménienne.
L’élection de Mgr Karekin met également fin à une scission qui divisait
l’Eglise apostolique arménienne depuis 1956. Une partie du clergé et des
fidèles de la diaspora s’étant détachée du patriarcat d’Etchmiadzin, lui
reprochant une attitude trop complaisante face au régime communiste soviétique, pour se rattacher au patriarcat de Cilicie établi à Antélias, au Liban, après le génocide des Arméniens par les Turcs en 1915.
Mgr Karekin Sarkissian est né en 1932 au nord de la Syrie. Il a notamment étudié à Oxford et fut actif dans les communautés arméniennes de la
diaspora, aux Etats-Unis, en Iran et en Inde. Il a également été à cette
époque observateur au Concile Vatican II. De 1975 à 1983, il a été viceprésident du Conseil oecuménique des Eglises à Genève. Depuis 1983 il était
catholicos de Cilicie résidant à Antélias, près de Beyrouth.
L’Eglise apostolique arménienne compte sept millions de fidèles dont la
moitié vivent en Arménie indépendante depuis 1989. Le reste étant dispersé
dans les diasporas du Moyent-Orient, d’Europe et d’Amérique. Le catholicos
suprême d’Etchmiadzin étend sa juridiction sur les patriarcats arméniens de
Jérusalem, de Constantinople et de Cilicie. Au IIIe siècle déjà, sous le
roi Tiridate III, l’Arménie devient chrétienne grâce à saint Grégoire l’Illuminateur. L’Eglise arménienne est dite préchalcédonienne comme les autres
Eglises détachées du tronc commun lors du Concile de Chalcédoine en 451.
Restée d’abord étrangère à la crise monophysite, elle a rallié les sécessionnistes en 495. Au XVIIIe siècle une fraction notable des Arméniens
s’est unie à Rome en conservant son propre rite. (apic/kpr/ra/mp)