Athènes: La Grèce a fêté la Pâque orthodoxe
Athènes, 1er mai 2000 (APIC) Les Grecs ont fêté la Pâque, la plus grande fête de l’orthodoxie, traditionnellement célébrée dimanche par un repas familial autour d’un agneau préparé en plein air sur des grils.
Des millions de Grecs se sont dispersés à travers le pays pour célébrer la Pâque avec leurs proches, laissant Athènes et les grandes villes désertes au grand bonheur des milliers de touristes.
A Athènes qui paraissait vide dimanche, désertée depuis jeudi par plus de la moitié de sa population évaluée à près de cinq millions de personnes, touristes et résidents se préparaient à participer aux célébrations de la municipalité. Celle-ci a appelé les sans logis à venir partager le repas pascal avec le maire Dimitris Avramopoulos dans un grand centre de sports d’Athènes.
Comme l’exige la coutume, les dirigeants politiques, le chef de l’Etat Costis Stéphanopoulos en tête, ont visité dans la journée des unités appartenant aux forces armées ou à la police pour casser avec les conscrits les oeufs de Pâques et partager leur repas.
Auparavant des millions de Grecs, croyants ou non, ont assisté dans la nuit de samedi à dimanche à minuit à la messe pascale avant de regagner leur domicile pour goûter à la «magiritsa» (la soupe du chef), faite avec des entrailles d’agneau et aux oeufs rouges.
Selon la tradition, les oeufs sont teints en rouge par chaque famille grecque en souvenir de l’incrédulité des contemporains du Christ qui refusaient de croire à sa résurrection. Selon cette tradition, une vieille dame avait dit alors «si cette résurrection est réelle mes oeufs deviendront rouge, ce qui a été le cas dans l’instant-même», assurent les croyants orthodoxes.
Rome: Jubilé des travailleurs avec le pape Jean Paul II
Le pape plaide pour la globalisation de la solidarité
Rome, 1er mai 2000 (APIC) Le pape Jean Paul II a plaidé pour la globalisation de la solidarité, au cours de la Journée jubilaire pour les travailleurs, le 1er mai à Rome. Devant une foule estimée à plus de 150’000 personnes, le pape a quelque peu «volé la vedette aux syndicats», lundi en Italie, à l’occasion de la fête du travail. «La globalisation est aujourd’hui un phénomène présent désormais dans tous les domaines de la vie des hommes, mais un phénomène à gouverner avec sagesse. Il faut globaliser la solidarité».
Dignité du travail, solidarité avec les chômeurs, réduction et annulation de la dette des pays pauvres, sont les leitmotiv que l’Eglise rappelle inlassablement, en particulier en ce premier mai, fête de saint Joseph, patron des travailleurs. En présence d’une foule considérable de personnes provenant de 45 pays, le pape a participé aux célébrations romaines du Jubilé des entrepreneurs, des employeurs et des employés avec leurs syndicats, du monde de la finance, du commerce, de l’industrie et de l’artisanat.
A 10 heures précises, l’hélicoptère du pape s’est posé sur le campus de l’Université de Tor Vergata au sud est de Rome (où se dérouleront également les Journées mondiales de la jeunesse en août prochain). Ce site, plus étendu que le Vatican, est en effet plus propice aux journées jubilaires caractérisées par une grande affluence de pèlerins. Particulièrement en forme, Jean Paul II a été accueilli par le nouveau Premier ministre italien, Giuliano Amato, le maire de Rome, Francesco Rutelli, et le président de la Banque Italienne, Antonio Fazio.
Près du podium mis en place pour la célébration de la messe, ce ne sont pas des jeunes en shorts et tee-shirts colorés qui ont applaudi le pape mais des hommes en veste et cravate et des femmes endimanchées, tous venus écouter les paroles de Jean Paul II en ce Jubilé des Travailleurs.
Redécouvrir le sens et la valeur du travail
«L’année jubilaire incite à une redécouverte du sens et de la valeur du travail» a déclaré le pape lors de l’homélie. «Elle invite à affronter les deséquilibres économiques et sociaux qui existent dans le monde du travail, rétablissant la juste hiérarchie des valeurs, avec, à la première place, la dignité de l’homme et de la femme qui travaillent, leur liberté, leur responsabilité et leur participation. Elle pousse par ailleurs à assainir les situations d’injustice, en sauvegardant les cultures propres de chaque peuple, et les différents modèles de développement».
La liturgie même de la messe, célébrée en plein air sous un beau soleil, avait été soigneusement préparée pour rappeler à tout moment les joies et les besoins du travail de l’homme, comme les intentions de prière lues en différentes langues.
Symboles
La procession des offrandes également voulait représenter les travailleurs des différents continents: l’ordinateur du continent américain pour attirer l’attention sur les nouvelles technologies, afin qu’elles soient au service de la promotion de l’homme et de la femme; le casque de l’ouvrier, du continent européen, pour manifester la tutelle de la sécurité et de la qualité du travail dans les usines et sur les chantiers; le tapis pour la prière, du continent africain, pour rappeler la signification spirituelle du travail, dans le respect des convictions religieuses de tout homme; le bonsai offert par les travailleurs d’Océanie, comme signe de la beauté de la création et une peinture du Christ, présentée au pape par les travailleurs asiatiques afin de souligner l’importance de l’annonce de l’Evangile dans le monde du travail.
A la fin de la messe, le pape, ayant ôté ses vêtements liturgiques, a voulu participer à la fête des travailleurs. Il a écouté avec attention les paroles du Professeur Juan Somavia, directeur général de l’Organisation International du Travail, qui a souligné l’importance de «promouvoir une solidarité sans frontière» et l’exigence de «redéfinir les règles et les politiques qui gouvernent notre économie globale».
La fête
Après un long interlude musical (des airs ont été joués par l’Académie Ste-Cécile de Rome. L’Ave Maria de Schubert a été interprété par le chanteur italien Andrea Bocelli. Le pape a de nouveau pris la parole pour lancer un message en faveur de la réduction et de l’annulation de la dette des pays pauvres. «Réduire et même annuler la dette est un geste jubilaire qui serait si souhaitable !» a-t-il lancé. «Cet appel est pour les pays riches et développés. Il est également pour ceux qui détiennent de grands capitaux et pour ceux qui ont la capacité de susciter la solidarité entre les peuples» a-t-il ajouté. «La globalisation est aujourd’hui un phénomène présent désormais dans tous les domaines de la vie des hommes, mais un phénomène à gouverner avec sagesse. Il faut globaliser la solidarité» avait également souligné le pape quelques minutes auparavant.
La cérémonie était retransmise en direct sur la télévision publique RAI et par plusieurs stations de radio. Au même moment, quelques milliers de laïcs et de syndicalistes
refusant que le 1er mai soit «confisqué par le Vatican» manifestaient, sous surveillance policière, dans le centre historique de Rome.
De nombreux Polonais, qui avaient participé à la cérémonie de canonisation de Soeur Faustine Kowalska, ont pu de nouveau `voir’ leur compatriote à Tor Vergata. Le pape les a encouragés à nouveau à «avoir confiance dans la miséricorde de Dieu», selon le message de la nouvelle sainte polonaise.
Immense soutien
Dans la foule, figuraient des banderoles de Solidarnosc, le syndicat polonais. Le secrétaire de la CGIL, principale confédération yndicale italienne, Sergio Cofferati a justifié sa présence aux côtés du pape en estimant qu’il s’agissait d’un «1er mai particulier». Pietro Larizza, secrétaire de l’UIL, confédération syndicale de sensibilité socialiste, a estimé qu’il aurait été «absurde» de ne pas célébrer la fête du 1er mai en «adhérant au jubilé des travailleurs».
Des manifestations syndicales ont été organisées dans d’autres villes d’Italie, notamment à Milan et Turin, mais c’était la première fois depuis la fin de la seconde guerre mondiale que les syndicats renonçaient à leur rassemblement dans la capitale un 1er mai.
Le nouveau président de la région du Latium (région de Rome), le post-fasciste Francesco Storace s’est félicité de cette célébration du 1er mai sous l’égide du pape. «Les syndicats ont fait un choix que j’estime très positif», a-t-il commenté. Le chef du gouvernement n’a pas hésité quant à lui à affirmer qu’il était «fan du pape depuis toujours». (apic/imed/ag/pr)