France: Portrait de Mgr Pontier, nouveau président de la Conférence des évêques

Attentif aux plus pauvres et artisan du dialogue interreligieux

Paris, 18 avril 2013 (Apic) L’archevêque de Marseille, Mgr Georges Pontier, a été élu président de la Conférence des Evêques de France le 17 avril 2013 à Paris, lors de l’assemblée plénière de l’épiscopat. Successeur du cardinal André Vingt-Trois, l’archevêque de Paris, il entrera en fonction le 1er juillet. Portrait de cet enfant du sud-ouest, proche des déshérités et profondément impliqué dans le dialogue interreligieux.

Georges Pontier est né le 1er mai 1943 dans le Tarn, au sud-ouest de la France. Il en a gardé l’accent chantant. «C’est un homme naturellement souriant, jovial. Un être détendu, avec des éclats de rire dans la voix, décrit le Père Bruno Bories, vicaire général du diocèse d’Albi, qui connaît Mgr Pontier depuis plus de 30 ans. Il a aussi une grande capacité de travail et est très exigeant». Une fidèle d’Albi, où le nouveau chef des catholiques français revient régulièrement, ajoute que «c’est un homme précis, organisé, pondéré et fidèle».

Dans la ligne de François

Licencié en théologie et titulaire d’une maîtrise en lettres modernes, Georges Pontier est ordonné prêtre en 1966 à Albi. Il devient évêque en 1988, d’abord à Digne, puis à La Rochelle et Saintes et enfin à Marseille dont il est l’archevêque depuis 2006. Vice-président de la Conférence des Evêques de France (CEF) entre 2001 et 2007, il préside, depuis 2008, le Comité «Etudes et Projet» de la CEF, qui est chargé d’identifier des questions sur lesquelles l’épiscopat pourrait être amené à se prononcer et de proposer des groupes de travail.

Homme de terrain, il est connu pour son souci des plus déshérités. «C’est quelqu’un de très attentif à la société qui l’entoure, aux plus pauvres», souligne Rémi Caucanas, assistant de Mgr Jean-Marc Aveline, vicaire général de Marseille. Dans la cité phocéenne, l’archevêque a participé à une maraude du Secours Catholique et est sensible à la question des Roms. «Son élection est une chance pour l’Eglise de France, se réjouit Rémi Caucanas. Elle va dans le sens de ce qui s’est passé à Rome. «

Fâché avec l’extrême droite

D’une simplicité qu’on compare déjà à celle du nouveau pape François, Mgr Pontier est aussi un artisan du dialogue interreligieux. Lorsqu’il était évêque de La Rochelle, il s’est opposé frontalement au projet de loi sur l’immigration et l’intégration de Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’intérieur. A Marseille, où l’extrême droite dénonce son «islamopholie», il appuie les diverses instances en faveur du dialogue interconfessionnel. «Quand on est à Marseille, la question se pose immédiatement», indique Rémi Caucanas, qui travaille à l’Institut Catholique de la Méditerranée et représente Mgr Pontier à Marseille Espérance, l’instance municipale de dialogue intercommunautaire. «C’est un homme d’ouverture, appuie Frédéric Keller, pasteur réformé qui le côtoie ‘en toute fraternité’ à Marseille. Quelqu’un qui cherche à comprendre l’autre et à le rencontrer».

Pas un «évêque de gauche»

Mais tout cela ne fait pas de Mgr Pontier un «évêque de gauche façon années 1970», écrit Jean-Marie Guénois, journaliste spécialiste des religions, dans les pages du quotidien «Le Figaro». Membre de la Fraternité sacerdotale Jésus-Caritas, qui s’inspire de la spiritualité de Charles de Foucauld, Mgr Pontier est avant tout un grand spirituel , indique le Père Bories.

Elu pour un mandat de trois ans renouvelable, Mgr Pontier sera assisté de deux vice-présidents, Mgr Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis, et de Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque de Montpellier. (apic/lg/rz)

18 avril 2013 | 09:36
par webmaster@kath.ch
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