Autriche: «Le débat actuel sur le célibat (110892)
des prêtres part dans la fausse direction»
Prise de position de Mgr Egon Kapellari
Klagenfurt, 11août(APIC) Le débat actuel sur le célibat des prêtres qui
agite depuis quelques semaines l’Eglise et l’opinion publique autrichienne
«part dans la fausse direction», estime Mgr Egon Kapellari, évêque de Gurk,
en Carinthie. Il vaudrait mieux chercher à améliorer les conditions pour de
nouvelles vocations sacerdotales dans la société et l’Eglise actuelles, a
expliqué l’évêque autrichien dans une interview accordée à la «Kleine Zeitung».
De «nouveaux modèles» de vie sacerdotale dans l’Eglise d’Occident
n’iraient pas sans poser de nouveaux problèmes, remarque l’évêque de Gurk.
Par exemple la forme de collaboration entre les prêtres mariés et les prêtres non mariés. Ou comment organiser la formation en fonction des divers
modes de vies ? Que faire lors de crises conjugales ou de divorces chez les
prêtres mariés ? Ou encore comment concilier une pastorale dynamique avec
les prétentions légitimes d’une famille ?
Selon Mgr Kapellari, dans l’Eglise d’Orient (où les hommes mariés peuvent devenir prêtres, ndr), à cause des bouleversements de société actuels,
on doit faire face aujourd’hui à de nombreuses crises dans les couples et
les familles des prêtres mariés, comme c’est aussi le cas dans l’Eglise
protestante d’Allemagne dans les couples de pasteurs mariés. Le témoignage
de la totale disponibilité des prêtres et des religieux est «le sel de
l’Eglise», ajoute-t-il. La réponse à la question de Dieu et du salut des
hommes perdrait beaucoup de son dynamisme sans ce témoignage.
Des prêtres mariés pas seulement dans les Eglises orientales
Mgr Anton Berger, nouveau vicaire épiscopal de Vienne, s’est de son côté
montré sceptique face à cette nouvelle discussion, véhiculée «avant tout
par les médias». Il a rappelé que la compétence en revenait au pape et que
ce dernier s’était clairement prononcé à ce sujet. Il a remarqué en outre
qu’il y a déjà dans l’Eglise catholique des prêtres mariés. Ainsi, par
exemple des prêtres mariés issus d’autres confessions et qui se sont convertis au catholicisme, sans compter les Eglises orientales qui reconnaissent le pape comme leur chef. Ces dernières ne connaissent pas le célibat
obligatoire des prêtres. En fait, c’est seulement dans les ordres religieux
que le célibat est vraiment «constitutif», mais le célibat des prêtres diocésains a une tradition de 1’500 ans.
Les raisons effectives du manque de prêtres sont tout à fait ailleurs,
estime Mgr Berger. Le choix d’une vocation sacerdotale est plus difficile
aujourd’hui qu’autrefois . «Nous vivons justement dans une société sécularisée et pas dans une société chrétienne», précise le vicaire épiscopal qui
a travaillé des années dans la formation des prêtres. (apic/kpr/mp)