Annonce du retrait officiel de l’évêque auxiliaire de Linz

Autriche: Le pape accepte la démission de l’évêque autrichien controversé Gerhard Wagner

Rome, 2 mars 2009 (Apic) Le pape Benoît XVI a dispensé Mgr Gerhard Wagner, 54 ans, d’accepter la charge d’évêque auxiliaire de Linz, en Autriche, a indiqué le Bureau de presse du Saint-Siège le 2 mars 2009. Le prélat connu pour ses déclarations provocatrices et qui avait été nommé par le pape le 31 janvier dernier, avait été poussé à refuser cette charge devant la vive polémique que sa nomination avait entraînée jusque dans l’épiscopat autrichien.

L’évêque diocésain de Linz, Mgr Ludwig Schwarz, avait été averti à l’avance que Rome avait accepté ce retrait demandé au pape par l’abbé Gerhard Wagner lui-même suite aux vives réactions suscitées par sa nomination.

Soulagement à Linz

La nomination de Mgr Wagner, alors que son nom ne figurait pas sur la liste des candidats soumise à Benoît XVI par l’évêque de Linz, Mgr Ludwig Schwarz, avait provoqué de vives protestations. Par le passé, ce prélat avait entre autres déclaré que l’homosexualité était une maladie qu’il fallait guérir ou que la série de romans sur Harry Potter relevait du «satanisme».

Dans sa première réaction lundi, Mgr Schwarz fait part de son soulagement, estimant qu’ainsi «était mis officiellement un terme à cette période turbulente pour le diocèse de Linz et l’Eglise catholique en Autriche». Il s’agit maintenant de tirer à la même corde et de réaliser l’unité comme aspiration commune, a-t-il laissé entendre.

Le Vatican appelé à la plus extrême sensibilité lors de la nomination d’évêques

Réunis en urgence à Vienne pour une réunion extraordinaire à la demande du cardinal Christoph Schönborn le 16 février, les évêques autrichiens avaient débattu de la nomination des évêques, en rappelant les crises qu’elles avaient provoquées depuis le milieu des années 80.

Les évêques ont déclaré à cette occasion que les controverses à ce sujet avaient été trop nombreuses en Autriche et qu’elles avaient conduit à des conflits trop douloureux qui avaient provoquée des fissures au sein même de l’Eglise. «C’est pourquoi, justement dans ce domaine, il faut faire preuve d’une extrême sensibilité», peut-on lire dans leur communiqué publié le même jour.

Dans cette lettre pastorale publiée au terme de leur rencontre, les évêques avaient pris acte de la demande de démission faite quelques heures plus tôt par Mgr Wagner et affirmé que la libre nomination des évêques par le pape ne pouvait être remise en cause. Cependant, ils avaient noté que «les procédures prévues par le droit canon pour la sélection et l’examen des candidatures ne sont valables que si elles sont réellement respectées». «Nous sommes en droit d’attendre que le processus de recherche de candidats, d’examen des propositions et de décision finale soit mené avec soin», avaient encore affirmé les évêques autrichiens dont l’Eglise a été secouée par plusieurs crises ces dernières années.

Le 20 février dernier, le porte-parole de la Conférence épiscopale autrichienne, Erich Leitenberger, avait déjà annoncé officiellement à Vienne que le Vatican avait accepté le retrait de Mgr Wagner, désigné par le pape évêque auxiliaire de Linz. L’information avait déjà été transmise dimanche 15 février par le préfet de la Congrégation pour les évêques, le cardinal Giovanni Battista Re, à l’archevêque de Vienne, le cardinal Christoph Schönborn. Il n’y avait par contre pas encore eu de confirmation officielle de la part du Vatican de l’acceptation du retrait de ce prêtre qui passe pour très conservateur.

L’abbé Gerhard Wagner, âgé de 54 ans, a été nommé le 31 janvier dernier par le pape Benoît XVI évêque auxiliaire de Linz. Cette décision a provoqué en Autriche de vives controverses au sein de l’Eglise et dans la société en général. Plusieurs évêques ainsi qu’une grande partie du clergé autrichien s’étaient prononcés contre une ordination épiscopale de cette personnalité dont les déclarations publiques avaient défrayé la chronique. Le nouvel évêque auxiliaire avait estimé que l’ouragan Katrina était un châtiment de Dieu pour avoir détruit des cliniques pratiquant l’avortement et des night clubs à la Nouvelle Orléans, une ville dont les conditions morales sont à ses yeux «indescriptibles».

«Ce n’est pas n’importe quelle ville qui a été noyée», avait écrit le curé de Windischgarsten, mais une ville de rêve pour les gens «avec les meilleurs bordels et les plus belles prostituées». A la surprise générale, Gerhard Wagner avait demandé au pape Benoît XVI le week-end dernier d’être déchargé de sa nouvelle fonction. (apic/kap/imedia/ami/be)

2 mars 2009 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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