La crèche controversée du Père Stephen Josoma | DR
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Aux Etat-Unis, une crèche dénonce la politique anti-migrants de Trump

Stephen Josoma, le curé de la paroisse de St. Susanna, à Dedham, dans l’Etat américain du Massachusetts, a installé une crèche sans les traditionnels personnages de Jésus, Marie et Joseph. Il les a remplacés par le message «ICE Was Here» («ICE [le service d’immigration américain] était ici ») et un numéro de téléphone pour signaler la présence d’agents migratoires. Les figures absentes ont été transférées à l’intérieur de l’église.

Le curé de St. Susanna a refusé de retirer sa crèche qui dénonce la brutalité de la politique anti-migrants des agents de Donald Trump, malgré les injonctions l’archidiocèse de Boston, qui qualifie cette action d’inapproprié et de contraire à l’usage sacré des objets liturgiques. La situation a provoqué un choc direct entre le curé, le Père Stephen Josoma, et l’archevêque Richard Henning, générant un conflit ecclésial qui n’est pas encore résolu.

Les catholiques conservateurs sont en rage

L’archevêque dénonce un «message politique» qui divise les chrétiens, mais pour sa première messe de Noël, devant des milliers de fidèles réunis sous la pluie place Saint-Pierre, Léon XIV a dénoncé le sort réservé aux «réfugiés et migrants qui traversent la Méditerranée ou parcourent le continent américain».

Les catholiques conservateurs sont en rage, comme C.J. Doyle, directeur de la Catholic Action League du Massachusetts, qui qualifie cette crèche de «scandale grave pour les catholiques», évoquant de sévères menaces disciplinaires, comme suspendre le prêtre ou même fermer la paroisse. Rappelons que lors des présidentielles de 2024, les catholiques américains (qui représentent 21% de l’électorat) ont voté à 59% pour Donald Trump, selon le Washington Post, en particulier les catholiques blancs.

Un «prophète moderne» pour les catholiques solidaires

Depuis quinze ans, Stephen Josoma, un prêtre catholique âgé de 62 ans, dessert sa paroisse avec un dévouement unanimement reconnu. Mais depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, en «prophète moderne» utilisant l’art liturgique comme arme de résistance spirituelle, estimant que ce n’est pas une provocation pour la provocation, mais «c’est notre façon de vivre l’Évangile aujourd’hui», explique-t-il, soutenu par des paroissiens solidaires.

«Nous ne pouvons pas simplement chanter ›Tout est calme, tout est lumineux’ pendant que nos paroissiens ont peur de rentrer chez le soir de peur d’être arrêtés et déportés», répond le Père Josoma, qui refuse de retirer l’installation jusqu’à pouvoir discuter directement avec l’archevêque. Mgr Richard Henning a accepté de le rencontrer en janvier au sujet de la crèche controversée de la paroisse St. Susanna.

Un Enfant Jésus en cage derrière des barreaux

Sous la première administration Trump, en 2018, il avait déjà fait parler de lui en installant l’Enfant Jésus en cage derrière des barreaux, pour protester contre la séparation des familles à la frontière. Une autre année, il avait représenté l’Enfant Jésus flottant dans une eau polluée par du plastique pour dénoncer le changement climatique. Sa paroisse est engagée depuis longtemps dans l’aide aux familles de réfugiés, qui sont désormais la cible de Donald Trump. (cath.ch/bostonglobe/newyorkpost/be)

La crèche controversée du Père Stephen Josoma | DR
28 décembre 2025 | 18:54
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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