Aux États-Unis, la religion a stoppé son déclin
Selon une récente enquête, le nombre de personnes se déclarant religieuses aux États-Unis s’est stabilisé au cours des cinq dernières années. Des données qui ne signalent cependant pas un «renouveau» de la religion dans le pays.
Depuis 2020, une proportion stable de 70% des Américains se déclarent croyants, relève un rapport de l’institut de sondage Pew Research Center publié le 8 décembre 2025, relayé par le Religion News Service (RNS). La part des personnes s’identifiant comme «sans religion» (nones) s’est parallèlement stabilisée, autour de 30%, au cours des cinq dernières années.
L’affirmation selon laquelle la religion aux États-Unis connaîtrait un regain d’intérêt serait démentie par ces statistiques, note le Pew Research Center. Elles montrent notamment que les jeunes Américains restent moins religieux que leurs parents ou leurs grands-parents, un peu plus de la moitié (55 %) d’entre eux se déclarant croyants, contre 83% pour les plus âgés.
Des plus jeunes plus pratiquants
Malgré cela, les jeunes Américains de la tranche d’âge inférieure sont légèrement plus religieux que ceux qui ont quelques années de plus. Parmi les personnes nées entre 1995 et 2002, 55% ont déclaré s’identifier à une religion. Ce chiffre passant à 61% pour les Américains nés entre 2003 et 2007.
Ces jeunes entre 18 et 22 ans sont également plus pratiquants que leurs aînés. 41% d’entre eux déclarent assister à des offices religieux au moins une fois par mois, contre 26% de 23-30 ans. Une augmentation «significative» note Gregory A. Smith, directeur de recherche au Pew Research Center. Certains signes, notamment au niveau des universités, indiquent que la religion chez les jeunes Américains pourrait devenir plus dynamique.
Le calme avant la tempête?
Les chercheurs estiment toutefois que cette stabilisation pourrait n’être que temporaire et que le déclin religieux pourrait reprendre à l’avenir, notamment lorsque la génération ancienne plus religieuse connaîtra une disparition naturelle. Ils rappellent qu’une telle stagnation s’est déjà produite par le passé. Entre la fin des années 1980 et le début des années 1990, le pourcentage d’Américains se déclarant chrétiens était passé de 90% à environ 80%, puis était resté stable pendant plus d’une décennie avant de baisser à nouveau.
À terme, les experts prévoient que les «nones» atteindront un peu moins de la moitié de la population. Selon Ryan Burge, politologue à l’Université Washington à Saint-Louis (Missouri), «la religion en Amérique ne disparaîtra pas. Mais elle n’aura plus le même pouvoir social qu’auparavant.» (cath.ch/rns/arch/rz)





