Burundi: Les évêques catholiques dénoncent une nouvelle fois la violence

Avoir le courage de dénoncer les injustices et de refuser la guerre

Bujumbura, 14 décembre 2011 (Apic) Les évêques catholiques du Burundi ont élevé une nouvelle fois la voix pour inviter les citoyens, croyants et non croyants, «à refuser avec force la guerre» et avoir «le courage de dénoncer toutes injustices».

«La paix est un trésor que nous devons rechercher à tout prix et préserver partout où nous sommes. Surtout nous, fidèles du Christ», a déclaré Mgr Gervais Banshimiyubusa, évêque du diocèse de Ngozi et président de la Conférence des évêques catholiques du Burundi (CECAB), dans une déclaration lue au nom de ses sept pairs, dimanche 11 décembre 2011.

Dans sa déclaration, Mgr Gervais Banshimiyubusa souligne qu’il y a un risque «que le pays tombe dans les affres d’une nouvelle guerre, si l’Eglise ne s’engage pas à faire ce qui est en son pouvoir». Les vrais problèmes ont apparu après les élections de 2010, ont rappelé les évêques burundais, ajoutant: les uns affirment que les citoyens leur ont donné le pouvoir, par conséquent ils doivent le maintenir. Les autres accusent le pouvoir d’avoir volé les élections et de surcroît de se livrer à la mauvaise gouvernance, poursuit la déclaration de la CECAB.

Diffusé en directe sur la radio nationale, à une heure de grande écoute, la déclaration recommande à chaque citoyen de respecter le pouvoir issu des élections de 2010. Mais aussi aux dirigeants de donner à l’Eglise catholique, une occasion de contribuer à la recherche et à la consolidation de la paix. «La guerre, même avec une illusion d’atteindre des résultats, ne peut en aucun cas conduire à une paix durable».

«Reconnaître le bien quand il est accompli par le gouvernement»

Pour ce faire, les évêques de la CECAB préconisent un vrai dialogue entre ceux qui sont au pouvoir et ceux de l’opposition. Ce dialogue est nécessaire: «pour que le processus démocratique aboutisse, le pouvoir doit accepter la nécessité d’une opposition. Quant à cette dernière, elle doit reconnaître le bien quand il est accompli par le gouvernement», ont-ils fait remarquer.

Selon les évêques burundais, les criminels déjà identifiés et pointés du doigt par les citoyens comme tels, doivent être punis conformément à la loi. Quel qu’ils soient membres des services de la sécurité nationale ou des renseignements, des partis au pouvoir ou de l’opposition, «ils ne pourront plus se vanter d’être au dessous de la loi. C’est une voie pour ne pas alimenter la suspicion et la peur au sein de la population ou ne pas contraindre certains à prendre le chemin de l’exil».

Dans le domaine de la justice, les évêques du Burundi rappellent aux magistrats, d’avoir conscience qu’ils sont indépendants et d’agir en conséquence. Ils recommandent la poursuite du désarmement jusqu’au bout, l’arrêt de la redistribution d’armes au sein de la population.

«Il est impératif que les programmes de la bonne gouvernance, de la promotion de la dignité et des droits de la personne humaine, de la lutte contre la corruption, les malversations économiques et le détournement des deniers publics produisent des résultats concrets et convaincants», font-ils observer. Ils invitent les mandataires politiques soupçonnés d’enrichissement illicites, à être disponibles pour les enquêtes, afin d’éviter des suspicions inutiles. (apic/ibc/be)

14 décembre 2011 | 12:13
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!