Une femme en sursis: un autre cas Salman Rushdie (311293)
Bangladesh: condamnée à mort pour un livre par les fondamentisles musulmans
Dacca/Paris, 31décembre(APIC) Une Bangladaise de 31 ans, gynécologue, devenue auteur de romans populaires, a été condamnée à mort par les fondamentalistes musulmans de son pays pour avoir publié un livre «blasphématoire»
à l’égard du Prophète, révèle l’hebdomadaire catholique «La Vie». Un second
cas Salman Rushdie, à la différence que la «fatwa» contre Talisma Nasreen,
l’auteur du livre intitulé «Lajjla» (La honte), a été lancée par un obscur
groupuscule de mollahs de Sylhet, une ville située au nord du Bangladesh.
Dans le roman contesté, l’auteur raconte l’histoire d’une famille hindoue de Dacca persécutée par des fondamentalistes musulmans, après la destruction de la mosquée d’Ayodhya en Inde en 1992. Talisma Nasreen dénonce
surtout le sort des minorités bangladaises maltraitées par les musulmans.
Même si la sentence émane d’un groupuscule qui n’a rien à voir avec les
énormes moyens des intégristes iraniens pour mettre à exécution la menace
qui place sur l’auteur des «Versets sataniques», Talisma Nasreen n’en est
pas moins une femme en sursis. Féministe convaincue, elle n’hésite pas à
bousculer avec vigueur un certains nombre de traditions. D’où la colère
fondamentaliste, parce qu’elle ose remettre en question le statut des femmes, en militant notamment pour un code de la famille basé non sur les
principes de l’islam, mais sur des lois garantissant les mêmes droits pour
tous.
Seule consolation pour elle, la récompense de l’équivalent de 2000
francs suisses – une somme énorme dans ce pays pauvre parmi les pauvres promise au meurtrier de Talisma Nasreen par les fondamentalistes à été annulée. Mais la «fatwa», elle, reste en vigueur. Ce qui n’empêche pas la
jeune femme qui vit sous la protection de la police de sortir dans la rue
et de clamer à qui veut l’entendre: «On ne me fera pas taire». (apic/lv/pr)