Béatification de l'abbé Josef Metzger, martyr du nazisme

Le cardinal suisse Kurt Koch a béatifié le 17 novembre 2024, à Fribourg-en-Brisgau, l’abbé Max Josef Metzger (1887-1944), figure du pacifisme allemand et martyr du nazisme.

L’Église catholique en Allemagne compte un nouveau bienheureux reconnu comme modèle de foi, visionnaire de la paix et martyr: l’abbé Max Josef Metzger (1887-1944). Pour le cardinal Koch, préfet du dicastère pour l’unité des chrétiens, l’abbé Metzger fut un combattant prophétique pour la paix et l’oecuménisme. Il reste aujourd’hui un modèle dans un monde déchiré par les idéologies. Lors de l’angélus sur la place Saint-Pierre à Rome, le pape François a personnellement évoqué le nouveau bienheureux.

D’aumônier militaire à pacifiste

Né dans Bade-Wurtemberg, Josef Metzger se forma à la prêtrise à l’Université de Fribourg-en-Brisgau puis à la toute jeune université de Fribourg en Suisse. Ordonné prêtre en 1911, il travailla d’abord en paroisse.

Il avait fait l’expérience des atrocités meurtrières de la Première guerre mondiale notamment sur le tristement célèbre champ de bataille du Hartmannswillerkopf dans les Vosges. Il ne resta que quelques mois sur le front en tant qu’aumônier militaire.

De retour de la guerre, à Graz, en Autriche, puis à Meiningen près d’Augsbourg, le prêtre s’est transformé en pacifiste et s’est engagé pour la paix dans le monde entier. Dès 1916, il publia un manifeste pour la paix. Il s’engage entre autres pour la promotion de l’esperanto estimant qu’une langue commune était un moyen de réconciliation. Dans le même sens, il développe des contacts avec les protestants. Avec la communauté qu’il avait fondée, la Société du Christ-Roi, il géra diverses institutions caritatives catholiques.

Traître à la nation

Plusieurs arrestations et l’intimidation nazie n’avaient pas réussi à détourner Josef Metzger de ses convictions. Au début 1943, il rédigea un mémorandum sur une nouvelle Allemagne qui, après la Seconde Guerre mondiale, devrait être intégrée dans une Europe chrétienne unie. Metzger remis ce texte à une personne qu’il croyait de confiance, mais qui était en réalité un agent de la Gestapo. La police secrète nazie arrêta le prêtre en juin 1943.

Le 17 avril 1944, Josef Metzger fut exécuté à la hache à Brandenburg-Görden – après avoir été condamné comme traître à la nation lors d’un procès-spectacle nazi. Alors qu’il était dans le couloir de la mort, il écrivit encore des textes, des lettres et des chansons pleins d’espoir. Une d’elles a été interprétée pour la première fois lors de la béatification. (cath.ch/kna/mp)