200’000 personnes présentes sur la place Saint-Pierre et aux alentours
Béatification de Mgr Escriva et de Joséphine Bakhita (170592)
Rome, 17mai(APIC) La cérémonie de béatification de Mgr Escriva de Balaguer et de soeur Joséphine Bakhita, présidée par Jean Paul II, s’est déroulée dimanche sur la place Saint-Pierre devant une foule record de 200’000
pèlerins venus d’une soixantaine de pays de tous les continents, dont un
grand nombre de membres et de sympathisants de l’Opus Dei. Santiago Escriva, le seul frère vivant du fondateur de l’Opus Dei, était aussi présent
comme quelque 200 cardinaux et évêques, dont l’évêque de Coire, Mgr Wolfgang Haas.
«Josémaria Escriva de Balaguer et Joséphine Bakhita ont aimé Dieu de
toute la force de leur coeur, ils ont donné la preuve d’une charité poussée
jusqu’à l’héroïsme par leurs activités au service des hommes, leurs frères.
C’est pourquoi l’Eglise les élève aujourd’hui aux honneurs des autels et
les présente comme exemples d’imitation du Christ, lui qui nous a aimés et
qui s’est livré pour chacun de nous»: c’est en ces termes que le pape a justifié, devant une foule immense, la béatification du fondateur de l’Opus
Dei et de la religieuse soudanaise.
Dans son homélie, Jean Paul II a rendu hommage de Mgr Escriva qui, «avec
une institution surnaturelle, a prêché inlassablement l’appel universel à
la sainteté et à l’apostolat». Dans une société où le désir effréné de posséder transforme les biens matériels en idoles qui amnènent les hommes à
s’éloigner de Dieu, a poursuivi le pape, le nouveau bienheureux nous rapelle que ces réalités concrètes créées par Dieu et par le génie humain, et si
l’on sert correctement pour la gloire du Créateur et au service des frères
humains, peuvent être un chemin qui conduit à rencontrer le Christ».
«Un homme imprégné d’humanisme chrétien»
La vie du fondateur de l’Opus Dei, a observé Jean Paul II , «était imprégnée d’humanisme chrétien et marqué du sceau incomparable de la bonté,
de la douceur du coeur, de la secrète patience avec laquelle Dieu purifie
et sanctifie ses élus». «L’actualité et la transcendance de ce message spirituel, profondément enracinées dans l’Evangile, sont évidentes, comme le
montrent la fécondité par laquelle Dieu a béni la vie et l’oeuvre de Josémaria Escriva. Sa terre natale, l’Espagne, s’honore d’avoir un tel fils,
prêtre exemplaire, qui a su ouvrir de nouveaux horizons apostoliques à
l’action missionnaire et évangélisatrice».
Le pape, qui n’a fait aucune allusion aux controverses auxquelles a donné lieu la béatification de l’Opus Dei, a conclu son évocation de Mgr Escriva par ces mots: «Puisse cette joyeuse célébration être pour tous les
membres de l’Opus Dei une occasion opportune pour les inciter à s’engager
davantage, en répondant à l’appel à la sainteté, et à participer plus généreusement à la vie ecclésiale, en étant toujours témoins des valeurs authentiques de l’Evangile, ce qui doit se traduire par un courageux dynanisme apostolique, avec une attention particulière pour les plus pauvres et
les plus nécessiteux.
Deux vies exemplaires
Né le 9 janvier 1902 en Espagne et décédé à Rome le 26 juin 1975, Mgr
escriva de Balaguer fonda l’Opus Dei en 1928. En 1982, Jean Paul II a fait
de celle-ci une prélature personnelle, statut qui permet l’institution de
relever directement de la Congrégation pour les évêques. La prélature de
l’Opus Dei, que dirige aujourd’hui Mgr Alvaro del Portillo, compte environ
1’400 prêtres et 74’000 laïcs dans plus de 50 pays.
Soeur Joséphine Bakhita est née dans la tribu noire des Dinka au Soudan.
Séquestrée par des négriers arabes à l’âge de 10 ans pour être vendue comme
esclave, elle fut «offerte» par un officier turc au consul d’Italie, qui
la ramena dans son pays. Convertie de l’islam au catholicisme, elle entra
dans la Congrégation des soeurs canossiennes, où elle mena une vie exemplaire.
Quelques impresssions
La grande masse de pèlerins qui a participé à la béatification de Mgr
Escriva a impressionné certaines personnes. C’est ainsi que le postulateur
de la cause, Don Flavio Capucci, devant cette grande foule et le nombre des
cardinaux et évêques présents s’est écrié : » Ce n’est pas une oeuvre
d’homme, ce n’est pas la puissance humaine ni celle de l’organisation, mais
c’est le doigt de Dieu!»
Les 200 journalistes étrangers accrédités à la salle de presse du Vatican et venus spécialement pour la cérémonie de béatification se passaient
entre eux cette appréciation de Santiago Escriva, avocat, l’unique frère
encore vivant du nouveau bienheureux: «Mon frère était un saint ’en chair
et en os’. Il n’était pas un «mollasson!»
La place Saint-Pierre, archicomble, ne pouvait contenir la foule des pèlerins. Des écrans géants avaient été installés aux abords de la place et
sur la large via della Conciliazione, qui relie le pont Victor-Emmanuel à
la place Saint-Pierre, ornée de portraits du fondateur de l’Opus Dei.
Un prélat romain a affirmé: «Depuis l’Année Sainte de 1950, je n’ai jamais vu une telle foule devant la basilique Saint-Pierre»!. Selon les indications données samedi par le bureau de presse de la prélature de l’Opus
Dei, on affirmait que pas moins de 70’000 pèlerins espagnols sont venus à
Rome, entre autres, avec 2’300 autobus. Toujours d’après les données de
l’Opus Dei, des 120’000 pèlerins attendus, 90’000 viennent d’Europe. Les
Etats-Unis et le Canada ont envoyé 2’000 pèlerins et 5’000 proviennent de
l’Afrique, de l’Asie et d’Australie. On attendait 16’000 personnes d’Amérique latine, dont 5’000 du Mexique et 2’000 du Pérou.(apic/cip/ba)