Le bienheureux Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus (photo DR)
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Béatification du Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus en Avignon

Le Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus (1894-1967) a été béatifié le 19 novembre 2016 en Avignon. Le Père carme a été fondateur de l’Institut séculier Notre-Dame de Vie. Il est aussi auteur d’un important ouvrage de spiritualité intitulé: «Je veux voir Dieu».

Le cardinal Angelo Amato préfet de la Congrégation de la cause des saints entouré d’une trentaine d’évêques et de centaines de prêtres et de onze mille fidèles a présidé la célébration qui s’est tenue au Parc des expositions d’Avignon transformé en gigantesque église pour la circonstance et où avait été placé un immense portait du nouveau bienheureux.

Evoquant les grandes figures de l’ordre du Carmel, le cardinal Amato a relevé dans son homélie trois caractéristiques de la vie du Père Marie-Eugène: la prière comme expression de la foi, l’abandon à la Providence et la joie comme expression de la charité. Le Père Marie-Eugène avait une foi «forte, virile, énorme», pour lui l’invisible devenait visible, a commenté le cardinal. Il n’en restait pas moins très concret, «les pieds bien plantés sur la terre».  Il fut un apôtre résolu de la vocation universelle à la sainteté.

Le Père Marie-Eugène de l’Enfant Jésus

Henri Grialou est né le 2 décembre 1894 au Gua en Aveyron, au sud de la France. Son père, un mineur du bassin houiller, meurt d’une pneumonie en 1904 alors qu’Henri est à peine âgé de dix ans. L’enfant et ses quatre frère et sœurs sont alors élevés par leur mère.

Après des études en Italie, puis en France, il est envoyé au front lors de la Première Guerre mondiale (1914-1918). De retour au grand séminaire de Rodez en 1919, il y sera ordonné prêtre le 4 février 1922. Vingt jours plus tard, il entre au noviciat des carmes près de Fontainebleau, où il prend le nom de Marie-Eugène de l’Enfant Jésus. Rapidement, il devient supérieur au couvent du Petit Castelet, près de Tarascon, puis prieur au couvent d’Agen. En 1932, il fonde l’Institut Notre-Dame de Vie, officiellement érigé comme institut séculier de droit diocésain en 1948.

Nommé définiteur général de l’Ordre des carmes déchaux, il rejoint Rome en 1937. Il doit cependant retourner en France pour être mobilisé le 2 septembre 1939. Il ne retourne définitivement à Rome qu’en 1946. Cependant sa nouvelle charge de visiteur apostolique des Carmels de France à partir de 1948 lui permet de suivre l’évolution de son institut.

De 1954 à 1955 le Père Marie-Eugène est vicaire général de l’Ordre du Carmel. À son retour en France, il devient prieur du couvent du Petit-Castelet à Tarascon, puis provincial de la province Avignon-Aquitaine de 1957 à 1960. Il réside définitivement à l’Institut Notre-Dame de Vie, à Venasque, à partir de 1961. Réélu provincial d’Avignon-Aquitaine en 1963, il poursuit aussi la fondation de son Institut reconnu de droit pontifical le 24 août 1962. L’année suivante, il y accueille les premières vocations masculines qui donneront naissance respectivement à la branche sacerdotale et à la branche masculine laïque. Il meurt le lundi de Pâques 1967.

«Je veux voir Dieu»

Le Père Marie-Eugène est aussi connu pour son grand ouvrage de spiritualité intitulé «Je veux voir Dieu». Cet ouvrage est né de l’écoute des questions et des difficultés de personnes, de l’échange des expériences et du désir de les encourager et de les entraîner plus avant. Publiée à plus de 70’000 exemplaires depuis sa première parution en 1948, traduite en sept langues, cette œuvre littéraire spirituelle majeure, de plus de mille pages, reste d’actualité. Sa dernière édition remonte à 2014.

La cause de béatification du Père Marie-Eugène a été ouverte dans le diocèse d’Avignon en 1985. Les documents de l’enquête diocésaine ont été remis à la Congrégation pour la cause des saints en 1994. Il est déclaré vénérable le 19 décembre 2011. La reconnaissance d’un miracle, attribué à son intercession – la guérison inexpliquée d’un bébé dans les années 1980 –  a été le feu vert pour sa béatification.

L’institut Notre-Dame de vie

Le Père Marie-Eugène réunit en 1929, à leur demande, des femmes professeurs de l’enseignement pour leur apprendre la vie d’oraison dans l’esprit du carmel. Cette première communauté féminine regroupée autour de Maria Pila (1896-1974) à Venasque est approuvée en 1932 par l’archevêque d’Avignon. En 1948, il se transforme en institut séculier.

Une branche masculine laïque, issue d’un groupe d’éducateurs bordelais, est fondée en 1962. Ses membres sont en 2013 au nombre de trente-cinq et sont présents en France, aux Philippines, au Mexique, en Espagne, en Amérique, en Pologne et au Canada. Une branche sacerdotale, formée principalement de prêtres diocésains, est fondée en 1964. En 2012, elle compte environ 120 membres dans 15 pays.

Bien que canoniquement autonomes, les trois branches forment une seule famille spirituelle et collaborent étroitement entre elles.  (cath.ch-apic/mp)

Le bienheureux Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus (photo DR)
19 novembre 2016 | 12:41
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 3  min.
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