Nommé par le pape à l’Académie pontificale pour la Vie
Belgique: Alain Lejeune lance un appel urgent pour les enfants d’Irak qui meurent en masse
Marbais, 19 février 1998 (APIC) «Au total, depuis la guerre du Golfe de 1991, plus de 800’000 enfants sont morts en Irak des suites de l’embargo décrété par l’ONU», affirme le pharmacien d’industrie belge Alain Lejeune. Président de la Fédération Internationale des Pharmaciens Catholiques, Alain Lejeune a lancé un nouvel appel urgent pour les enfants d’Irak qui meurent en masse et qui seront les premières victimes innocentes d’une nouvelle guerre programmée.
A la veille de son départ pour Rome, où il doit prendre la parole le 24 février à l’Académie pontificale pour la Vie – il vient d’en être nommé membre par le pape Jean Paul II – plaide une nouvelle fois pour les enfants d’Irak, «premières victimes de l’embargo imposé par le Conseil de sécurité de l’ONU». «En Irak, la mort emporte chaque mois 12.000 enfants. De plus en plus de mamans souffrent de malnutrition et un bébé sur cinq pèse moins de 2,5 kg à la naissance».
800.000 enfants morts depuis l’embargo
Aujourd’hui, alors qu’à Washington, le président Bill Clinton et le Pentagone s’efforcent de préparer l’opinion américaine et occidentale à la possibilité d’une prochaine intervention militaire en Irak, le pharmacien belge cite les chiffres officiels des grandes organisations humanitaires sous mandat des Nations-Unies, comme l’UNICEF ou la F.A.O. Au total, depuis la guerre du Golfe de 1991, plus de 800’000 enfants sont morts en Irak des suites de l’embargo. Sans que les pays occidentaux, parangons de la démocratie et de la défense des droits de l’homme ne s’en émeuvent»!
Lien entre embargo et décès d’enfants établi
Le lien entre l’embargo et les décès d’enfants ressort de façon spectaculaire des tableaux statistiques. On y voit, en effet, qu’entre 1989 et 1997, le nombre des enfants décédés suite à des troubles gastro-intestinaux ou à une pneumonie a été multiplié par 8. Quant aux enfants morts de malnutrition, il est quasi à multiplier par 20, relève Alain Lejeune.
Traitements impossibles par manque d’antibiotiques ou d’autres médicaments, maladies respiratoires en hausse par défaut d’entretien des systèmes de climatisation, détérioration de l’infrastructure hospitalière et ambulancière… D’année en année, les rapports internationaux font état d’un système de santé irakien qui, selon A. Lejeune, «devient un cauchemar, car un demi-million d’enfants de moins de cinq ans y sont en danger de mort».
Bien qu’il n’ait plus reçu l’autorisation de retourner à Bagdad, Alain Lejeune, qui est devenu entre-temps président de la Fédération Internationale des Pharmaciens Catholiques, continue de recevoir des confirmations dramatiques des constats qu’il avait alors faits sur place. En ce qui concerne la ration alimentaire disponible par personne, on est tombé de 4.800 kcal/jour, à 650 kcal/jour !
Une nouvelle guerre : ce serait pire
La perspective d’une possible «nouvelle guerre du Golfe» fait sursauter le nouveau membre de l’Académie pontificale pour la Vie. Il rappelle l’opposition ferme et régulière du Vatican à tout embargo dont les répercussions mettent directement en péril la vie et la santé de la population civile. Une nouvelle intervention militaire contre l’Irak ferait inévitablement des victimes dans la population civile, sans parler des conséquences graves et durables que les familles continueraient de payer à cette nouvelle guerre.
Ce qu’il faudrait, recommande au contraire le président de la Commission internationale de bioéthique des Pharmaciens Catholiques, c’est d’abord apporter une aide à l’agriculture, fournir d’urgence des médicaments et du matériel médical, multiplier les moyens pour rendre l’eau potable et pour réduire les risques d’infection, encourager les programmes d’aide alimentaire et médicale, sans oublier de se préoccuper des deux millions de personnes déplacées et des 600.000 demandeurs d’asile d’origine irakienne. (apic/cip/be)