65 ans de sacerdoce du cardinal Suenens

Belgique: Eucharistie à Saint-Michel pour les (270892)

Bruxelles, 27août(APIC) Le vendredi 4 septembre prochain, il y aura exactement 65 ans que le cardinal Léon Joseph Suenens a reçu l’ordination sacerdotale. A cette occasion, le cardinal Godfried Danneels et ses évêques

auxiliaires invitent tous les fidèles à participer à une célébration eucharistique qui se déroulera le 8 septembre à 18h. dans la cathédrale SaintMichel, sous la présidence du cardinal Danneels en concélébration avec ses

évêques auxiliaires et avec le cardinal Suenens, qui fera l’homélie.

Léon Joseph Suenens est né à Ixelles le 14 juin 1904, Ordonné prêtre en

1927, il est envoyé à Rome pour y parfaire sa formation. Après un doctorat

en philosophie et en théologie, il est nommé professeur au grand séminaire

de Malines, où il enseigne jusqu’en 1940, avant d’assumer durant toute la

guerre la charge de vice-recteur de l’Université catholique de Louvain. En

décembre 1945, Mgr Suenens est ordonné évêque pour seconder le nouvel archévêque de Malines, le cardinal Van Roey. Il succède à ce dernier en 1961

à la tête d’un diocèse restructuré et portant désormais le nom de MalinesBruxelles. Il fut, jusqu’en décembre 1969, le dix-huitième archévêque de

Malines et le premier archévêque de Malines-Bruxelles.

Créé cardinal par Jean XXIII le 19 mars 1962, Mgr Suenens participe aux

travaux de la commission préparatoire du concile Vatican II, dont il est

l’un des principaux protagonistes. On le retrouve au concile (ouvert le 11

octobre 1962) en compagnie du cardinal Montini (le futur Paul VI), parmi

les membres du «Secrétariat des Affaires extraordinaires», un organisme qui

a pour mission de conseiller le pape sur les décisions à prendre lorsque

des cas spéciaux lui sont soumis.

Pour préparer la seconde session du concile, Jean XXIII fait appel au

cardinal Suenens, qu’il nomme membre du «comité de coordination» chargé de

refondre le programme du concile. Estimant devoir porter aux hommes un ultime message d’amour et de paix sur la terre, Jean XXIII, terrassé par la

maladie, confie au cardinal Suenens la mission de porter le message de son

encyclique «Pacem in terris» devant l’Assemblée des Nations Unies à New

York. Quelques mois plus tard, après l’élection de Paul VI et la reprise

des travaux conciliaires, le cardinal Suenens est nommé au sein du nouvel

organisme de direction du concile, le collège des modérateurs, avec les

cardinaux Agagianian, Döpfner et Lercaro. Ses interventions les plus remarquées touchent le diaconat, le ministère épiscopal et l’ecclésiologie.

C’est par fidélité au concile que le cardinal Suenens, au moment où

l’Eglise affronte la crise inévitable qui est la conséquence de sa mise à

jour, plaide courageusement en faveur d’une réforme de la curie romaine, et

plus précisement en faveur d’une plus grande collégialité épiscopale – aujourd’hui réalisée dans le synode des évêques -, pour une «collégialité en

actes», pour reprendre une de ses expressions favorites. Il le fait dans

des interviews retentissantes et abondamment commentées dans le monde entier.

C’est encore dans la logique du concile qu’il plaide en faveur du diaconat permanent, concrétisé dans un motu proprio du 18 juin 1967 et effectif

en Belgique dès décembre de la même année. Il est aussi président des congrès Marial et Mariologique internationaux; auteur d’un ouvrage qui fut un

best-seller dans les communautés religieuses dans les années du concile:

«Promotion apostolique de la religieuse»; oecuméniste convaincu, multipliant, dans la tradition des «Conversations de Malines», les contacts avec

les anglicans, et notamment avec les épiscopaliens aux Etats-Unis, où il

fut régulièrement invité, mais aussi les protestants, méthodistes, presbytériens, luthériens; ardent partisan du Renouveau Charismatique – conformément à sa devise: «In Spiritu Sancto»-, ce qui lui valut d’être désigné par

Paul VI pour veiller à l’insertion du Renouveau dans l’Eglise (charge que

confirmera Jean Paul II).

Le cardinal Suenens est l’auteur d’une bonne dizaine d’ouvrages de théologie et de spiritualité, dont «L’Eglise en état de mission» (1955), «Amour

et maîtrise de soi» (1959), «La coresponsabilité dans l’Eglise d’aujourd’hui» (1968), «Une nouvelle Pentecôte» (1974) et «Souvenirs et espérance» (1991), auquel l’Académie française a décerné le «Grand Prix de la

Francophonie». (apic/cip/ak)

27 août 1992 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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