Belgique: l’Abbé intégriste refuse de partir (041188)

Bruxelles, 4novembre(APIC/CIP) Que va-t-il se passer dans les prochains

jours à Steffeshausen (Belgique) ou l’Abbé Paul Schoonbroodt refuse de

rendre les clefs de l’église dont il n’est plus curé ? A l’évêché de Liège,

on tient surtout à garder la sérénité devant les dernières déclarations du

prêtres traditionnaliste, excommunié de l’Eglise catholique le 24 octobre.

C’est ce qui ressort d’une mise au point publiée par l’évêché le vendredi 4

novembre.

D’abord, fait-on remarquer à l’évêché, la fabrique d’église de

Steffeshausen qui a la charge légale des bâtiments du culte n’a jamais

contesté l’autorité de l’évêque, Mgr Houssiau. Cette fabrique d’église

s’est réunie une seule fois depuis l’excommunication du prêtre

traditionnaliste. La séance s’est tenue le 28 octobre, quatre jours après

la nomination du nouveau curé Willy Kessel, Ce jour-là, les membres élus de

la fabrique d’église ont tous préféré démissionner. Dès lors, souligne

l’évêché de Liège, les membres démissionniares de la fabrique d’église de

Steffeshausen laissent à Mgr Houssiau et au nouveau curé toute liberté pour

agir selon le droit belge qui règle les rapports entre l’Eglise et l’Etat.

Il est vrai que la fabrique d’église de Steffeshausen s’est réunie, le

28 octobre, sans Paul Schoonbroodt. Mais celui-ci, du fait qu’il avait été

démis par l’évêque de ses fonctions de curé, n’était plus membre de droit

de la fabrique d’église. Aujourd’hui, c’est l’Abbé Willy Kessel qui est le

curé légitime de Steffeshausen et Auel, souligne l’évêché de Liège.

Quel recours Paul Schoonbroodt a-t-il désormais ? L’agence APIC a posé

la question à Alphonse Borras, professeur au Séminaire de Liège et spécialiste de droit canon. «La révocation de l’Abbé Schoonbroodt comme curé de

Steffeshausen résulte de plein droit de ses graves prises de position contre l’Eglise catholique. Comme il s’agit d’une révocation automatique, liée

à un schisme public, aucun recours n’est possible là-dessus, ni à l’évêché

de Liège, ni à Rome», explique l’Abbé Borras.

Et si l’Abbé Schoonbroodt fait appel à des autorités civiles contre son

évêque ? «Les autorités civiles ne pourront que demander à l’évêque de Liège si Paul Schoonbroodt est toujours ministre du culte catholique. Comme ce

n’est plus le cas, il est normal que Paul Schoonbroodt ne perçoive plus de

traitement de l’Etat.»

Alphonse Borras ajoute encore : «En principe, l’évêque est tenu dans

l’Eglise à pourvoir à la substance de ses prêtres, même ceux qu’il a

sanctionnés. Mais comme Paul Schoonbroodt ne reconnaît plus l’évêque de

Liège, il montre publiquement qu’il n’en attend rien». (apic/cip/bd)

4 novembre 1988 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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