A propos de la mort volontaire du poète flamand Hugo Claus
Belgique: L’homélie du cardinal Danneels samedi sur l’euthanasie provoque des remous
Bruxelles, 25 mars 2008 (Apic) L’homélie prononcée samedi saint par le cardinal Godfried Danneels sur l’euthanasie provoque toujours des remous dans la presse belge. Le primat de Belgique, lors de la veillée pascale, a condamné la médiatisation de l’euthanasie de l’écrivain et poète belge flamand Hugo Claus. L’auteur du «Chagrin des Belges», âgé de 78 ans, souffrait de la maladie d’Alzheimer et il a demandé à être euthanasié dans un hôpital d’Anvers.
Le cardinal Danneels, condamnant dans son homélie à la cathédrale Saint-Rombaut à Malines la médiatisation de l’euthanasie d’Hugo Claus, a déclenché une grosse polémique. S’en prenant vivement à la presse qui a rapporté la mort volontaire de l’écrivain, qu’il n’a pas nommé explicitement, le cardinal a rendu un vibrant hommage à tous ceux qui accompagnent les malades et qui ont opté pour les soins palliatifs.
Le primat de Belgique a constaté que «notre société qui a déjà laissé tomber de nombreux tabous en a créé un nouveau, à savoir que la mort ne peut plus avoir de sens et que toute souffrance est absurde». Sans nommer les personnes en cause, Mgr Danneels a alors évoqué celles et ceux qui décident de mettre eux-mêmes fin à leur existence par l’euthanasie.
Avec l’euthanasie, on contourne la souffrance et la mort
Il a estimé qu’en quittant de la sorte la vie, «on ne répond pas au problème de la souffrance et de la mort. Au contraire, on la contourne et on évite un écueil. Agir de la sorte n’est pas un acte héroïque, ce n’est pas de la matière pour les premières pages des médias. La noblesse humaine – et a fortiori l’héroïsme – doit être cherchée ailleurs: chez tous ceux, et ils sont nombreux, qui accompagnent leur prochain qui souffre médicalement et humainement jusqu’à son dernier souffle. Et aussi chez ceux qui, lorsque le moment de partir est venu, remettent leur vie avec gratitude à leur Créateur dont ils savent qu’il est aussi un père plein de tendresse».
Les propos du cardinal Danneels ont choqué l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD). Pour sa présidente, Jacqueline Herremans, l’écrivain Hugo Claus n’est pas une personne qui manque de courage. Il n’a pas contourné la mort, «mais il l’a regardée droit dans les yeux». Et de se demander ce qu’il y avait de choquant qu’Hugo Claus ait «non pas voulu attendre la dégradation, mais partir la tête haute». L’euthanasie – à laquelle l’Eglise catholique s’oppose – a été dépénalisée en 2002 en Belgique et fait depuis l’objet d’une législation stricte. (apic/com/be)