Le clocher de la collégiale de Ciney, en Belgique a été emporté par tempête en 2010 (photo: Doyenné de Ciney)
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Belgique: On rejoue Don Camillo et Peppone

Ciney, 4 mai 2015 (Apic) La commune belge de Ciney semble jouer depuis quelques semaines un nouvel épisode de Don Camillo et Peppone. Le bourgmestre de la localité ardennaise s’en est vivement pris au vicaire épiscopal du diocèse de Namur qui lui a répondu de manière cinglante. Derrière la querelle, c’est en fait la question de l’entretien des églises par les communes qui est en cause.

Un incident banal a mis le feu aux poudres. Le dimanche 19 avril dernier, le village de Conjoux a tenu sa traditionnelle kermesse. Le bourgmestre Jean-Marie Cheffert entendait déposer une gerbe de fleurs et prononcer un discours devant les personnes présentes et notamment devant les paroissiens à la sortie de la messe dominicale. Hélas, ce dimanche-là, il n’y avait pas de célébration à Conjoux. D’où la déception du bourgmestre de ne voir quasi-personne pour l’écouter.

Le sang de Jean-Marie Cheffert n’a fait qu’un tour. Le bourgmestre s’est fendu d’un mail vengeur au chanoine Jean-Marie Huet, vicaire épiscopal du diocèse de Namur et n’a pas hésité à le rendre public. L’élu menaçait de retirer des budgets communaux «les centaines de milliers d’euros pour les travaux dans les églises».

Attention aux amalgames

L’évêché de Namur n’a que modérément apprécié ce coup de gueule. Dans un communiqué, signé par le chanoine Huet, il déplore que le bourgmestre ‘révolté’, fasse dans sa colère un amalgame et aborde des problématiques liées à l’entretien des lieux de cultes par les communes et les villes, reprochant différents griefs et, au passage, interprétant à sa manière la loi sur le financement des cultes, aujourd’hui régionalisée.

L’évêché de Namur rappelle qu’en décembre 2014, «le bourgmestre de Ciney s’est exprimé dans les médias, au sujet du coût qu’il juge exorbitant des fabriques d’église dans sa commune«. Depuis lors une réunion s’est tenue dans le but de «s’écouter et de s’informer mutuellement mais nullement de prendre des décisions qui exigeaient par ailleurs une plus large concertation.» Etaient en cause, entre autres le coût de la rénovation du clocher de la collégiale de Ciney emporté par la tempête en 2010 et dont les travaux viennent d’être attribués pour un montant de 2 millions d’euros.

Les communes ne peuvent plus entretenir les églises

«A l’heure actuelle, les communes sont de plus en plus étranglées financièrement. Elles doivent serrer les boulons sur l’enseignement, la culture, le sport… Puis je vois que les dépenses du culte ne diminuent pas. Je pense qu’il est légitime, 200 ans après le décret sur le culte, d’ouvrir le débat.», réagit le bourgmestre. «J’entends siffler la fin de la récréation. Nous connaissons les points de vue de chacun, nous allons nous remettre autour de la table pour faire évoluer le débat. On ne va pas faire un remake de Don Camillo contre Peppone, je ne suis ni communiste ni anticlérical, et je rappelle que dans l’histoire Don Camillo et Peppone s’appréciaient…!»

De son côté le chanoine Huet appelé de ses vœux «la poursuite d’un dialogue constructif avec la commune de Ciney afin qu’ensemble, commune, l’évêché, fabriciens et clergé local, nous arrivions à des solutions acceptables pour tous, dans la sérénité retrouvée et dans le respect mutuel.» (apic/infocatho.be/mp)

Le clocher de la collégiale de Ciney, en Belgique a été emporté par tempête en 2010 (photo: Doyenné de Ciney)
4 mai 2015 | 11:17
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
Belgique (193), Ciney (1)
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