Belgique: ouverture de la cause de canonisation de Louise Lateau (230891)
Seneffe (Belgique), 23août(APIC) Le délégué de l’évêque de Tournai, Mgr
Jean Huard, annoncera dimanche 25 août au cours d’une messe dans l’église
de Bois d’Haine (Belgique) l’ouverture de la cause de canonisation de Louise Lateau, une jeune fille stigmatisée à 18 ans. Sa canonisation, estiment
les chrétiens de Tournai, «apportera un stimulant» à la foi dans la région.
Née le 29 janvier 1850, Louise Lateau a connu durant son enfance la
grande pauvreté qui fut celle de la classe laborieuse de son temps. Son père, qui était ouvrier, mourut de la variole trois mois après sa naissance.
Louise, atteinte elle aussi par la maladie, fut sauvée de justesse.
Louise n’a fréquenté l’école que durant sept mois, apprenant à écrire
«en voyant comment les autres faisaient». Fort pieuse, elle fut admise à la
première communion en 1861, et elle en garda un souvenir inoubliable.
Sa mère étant veuve, elle a travaillé très tôt, allant d’une place à une
autre. Son entrée dans le tiers ordre de saint François le 1er décembre
1867 et le contact avec la spiritualité franscicaine, où l’amour à l’égard
du Christ souffrant tenait une grande place, furent sans doute à l’origine
de son extraordinaire vie mystique et de la prise de conscience que Dieu
lui confiait, à elle laïque, une tâche d’Eglise.
A partir de 1868, Louise Lateau éprouva le phénomène des stigmates.
Ceux-ci apparaissaient presque tous les vendredis, près de huit cents fois.
Parallèlement se produisait comme une spiritualisation de tout son être.
Progressivement, Louise devint insensible aussi bien aux froids rigoureux
qu’à la forte chaleur. Très vite aussi, elle n’éprouva plus aucune envie de
dormir: Louise passait toute la nuit à prier. Puis elle cessa de manger; on
put vérifier que de 1871 à sa mort en 1883 Louise ne se nourrissait plus
que de l’eucharistie.
Ses souffrances physiques et morales n’altéraient pas la sérenité de sa
vie, marquée d’une grande charité. Cependant, son organisme s’épuisait. A
partir de 1876, Louise ne quitta plus sa maison et, en janvier 1883, elle
s’alita pour ne plus se relever. Elle mourut le 25 août suivant, en la fête
de son saint patron, Louis roi de France. Ses funérailles eurent lieu le 28
août en présence de cinq mille personnes.
Un modèle pour aujourd’hui
Une canonisation ne concerne pas uniquement la personne dont on admire
la vie. Elle doit correspondre à un intérêt pastoral; être un stimulant
pour la foi, aider les chrétiens à marcher vers la sainteté là où ils vivent et à l’époque qui est la leur.
Louise fut une laïque de la classe laborieuse, qui a souffert au cours
de la seconde moitié du XIXe siècle. Louise n’a bénéficié que d’une modeste
formation intellectuelle et de la formation religieuse toute simple que
l’on recevait dans une paroisse semi-rurale à l’époque.
Une canonisation témoigne que la grâce divine peut atteindre n’importe
qui, l’élever et le conduire à la sainteté. Elle rappelle que cette grâce
peut être donnée à chacun.
De plus, Louise a fait preuve d’un équilibre et d’un discernement spirituels peu banals. Elle qui était peu instruite, de santé ragile, qui appartenait à un milieu pauvre, a pu faire face de façon remarquable aux épreuves qui furent les siennes.
Louise a manifesté une émouvante charité au moment d’une épidémie de
choléra. L’épreuve des stigmates avec les investigations excessives, aussi
bien des médecins que des gens d’Eglise, voire l’admiration de personnes de
milieux sociaux élevés ou riches ne l’ont pas privée de sa dignité et de sa
simplicité. Louise n’a jamais accepté que ses expériences mystiques ne profitent qu’à elle-même ou à ses proches. Elle a souffert d’avoir été mêlée
malgré elle au conflit qui opposa Mgr Dumont, son évêque, à une partie de
son clergé. Lorsque Mgr Dumont, dont l’équilibre mental avait fléchi, fut
démis de ses fonctions, Louise Lateau témoigna d’un sens parfait de l’Eglise. (apic/cip/sjb)